Par Abigail Larbi, Directrice de Programme, Média et Bonne Gouvernance
Au cours des trois dernières semaines, le Président, le Vice-Président et les ministres d’Etat du Ghana ont eu a donné des assurances de leurs engagements à la reddition des comptes et l’optimisation des ressources dans l’exécution des projets financés par le gouvernement.
Les assurances de reddition de compte par les autorités font suite à un rapport d’investigation produit par un jeune journaliste, Joshua Assah de Radio A1, une station de radio basée à Bolgatanga, la capitale de la région d’Upper East au Ghana.
Dans le budget national de 2017, le gouvernement du Ghana avait alloué 94 446 132 Ghana Cedis (près de 18 millions USD) pour construire plusieurs barrages d’eau au nord du pays, dans le cadre du Programme d’Infrastructure pour l’Eradication de la Pauvreté.
Les barrages d’eau devraient être construits dans les villages à travers le nord du pays dans le respect des promesses de campagnes électorales 2016 du gouvernement. La promesse de campagne dénommée One Village One Dam (Un Village, un Barrage) était destinée à assurer un accès à l’eau tout au long de l’année aux résidents des localités du nord du pays souvent en proie à de longues périodes de sècheresse chaque année. Après deux ans de gouvernement et ayant entamé la construction des barrages d’eau, il est grand temps d’évaluer l’état des barrages d’eau qui ont été construits.
Avec le soutien financier de la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) sous son programme Média et Bonne Gouvernance, Joshua Asaah a pu commencer ses enquêtes. Il a visité plusieurs barrages d’eau et s’est entretenu avec les membres des communautés bénéficiaires, experts et autorités locales.
Le résultat d’enquêtes du journaliste a été présenté dans un documentaire intitulé « Barrages d’eau Assoiffés du Nord (en Anglais Thirsty Dams of the North). Le documentaire a révélé de quelle manière bâclée les travaux des barrages ont été exécutés. Cela révèle aussi l’histoire effroyable de comment un tel barrage d’eau a causé la mort de trois enfants dans la communauté de Soe dans la municipalité de Bolgatanga.
Le documentaire a provoqué une grande indignation du public au sein de la population du nord et déclenché de réactions du Ministre des Initiatives Spéciales dont le Ministre en charge, Mavis Hawa Koomson avait dû programmer une visite dans la région Upper East pour évaluer la situation. Plusieurs maison de presse – à la fois hors ligne et en ligne ont soit republié le documentaire ou conduit des interviews de suivi sur le problème soulevé.
Quelques jours plus tard, le Président Nana Addo Dankwa Akuffo-Addo, a réagi par rapport à l’article : »Il y a toutes sortes de criticismes de tous parts sur notre politique. Apparemment, quelque personnes là-haut ne sont pas satisfaites avec les barrages construits….Je vais voir de près dans ces histoires au moment approprié, j’aurai l’opportunité de m’exprimer à propos des critiques », a dit le Président.
Quelques jours après l’engagement du président à investiguer l’affaire, le Vice-Président Dr. Mahamadu Bawumia a aussi donné des consignes d’annulation avec les entreprises qui n’ont pas respecté les standards spécifiés et que les entrepreneurs ne soient pas payés. » Nous essayons de construire plus de 500 de ces barrages et je voudrais dire aux autorités en charge du développement….Vous ne pouvez pas payer les entreprises s’ils ont bâclé le travail. Vous devez les renvoyer et contracter de nouvelles entreprises. C’est aussi simple que ça ».
D’ores et déjà, il a été rapporté que certains entrepreneurs sont retournés sur les sites du barrage pour régler les problèmes sur la qualité du travail qu’ils ont réalisé pour s’assurer du coût-qualité et éviter d’encourir la colère des autorités sur la mauvaise qualité du travail.
Le journaliste, Joshua Assah, a dit comment l’appui qu’il a reçu l’a aidé à réaliser ce reportage contraignant.
« En l’espace d’un mois, j’ai enquêté sur le problème, le soutien de la MFWA m’a permis de pourvoir du carburant à ma moto pour me déplacer dans les communautés et les districts, pour me nourrir et me loger et pourvoir d’autres logistiques nécessaires », a-t-il dit.
Sous l’initiative spécial dénommée Journalisme pour le Changement (J4C) du Programme Média et Bonne Gouvernance, nous travaillons avec les journalistes à travers l’Afrique de l’Ouest, en offrant un appui à la fois financier et technique pour améliorer la transparence et la reddition des comptes dans la gouvernance à travers le journaliste d’impact et de haute qualité.
Cette initiative est mise en œuvre l’appui financier de Hewlett Foundation dans le cadre du projet: Renforcement de la Participation du Public et Demande de Transparence et de Reddition de Compte dans la Gouvernance.
