Guinée-Bissau : 30 Stations Radio Suspendent leurs Emissions suite à l’Attaque d’une Radio

Trente stations de radio en Guinée-Bissau ont suspendu leurs émissions pendant 24 heures. Cette mesure a été prise par solidarité avec Radio Capital FM après une attaque inquiétante contre ce média.

Sept stations de radio privées et 23 stations de radio communautaires de Guinée-Bissau ont pris part à l’acte dénommé « une journée de silence ». Une trentaine de journalistes se sont également réunis devant les bureaux de Capital FM à Bissau pour dénoncer l’attaque et manifester leur soutien à la station de radio assiégée.

La radio Capital FM a été paralysée par une attaque d’hommes en uniforme qui a entraîné la destruction de ses équipements tels que l’émetteur et la console de mixage. L’attaque fait suite à plusieurs menaces proférées à l’encontre de la station qui, selon la direction, ont été rapportées à la police.

« Nous devions exprimer notre indignation ; envoyer un message fort aux auteurs de l’attaque, leur disant que nous ne nous tairons pas. C’est aussi pour alerter les autorités que nous n’accepterons rien de moins qu’une enquête approfondie sur l’incident et la poursuite des coupables », a déclaré à la MFWA, Indira Correia Balde, présidente du Sindicato de Jornalistas e Técnicos de Comunicação Social (SINJOTECS) ; syndicat des journalistes de la Guinée Bissau.

La police n’a donné aucune information sur l’état des enquêtes qu’elle prétend mener. SINJOTECS, organisation nationale partenaire de la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA), qui a organisé la manifestation de silence-radio, a donné à la police jusqu’au 12 août pour donner des informations et faire le point sur l’incident.

Le fait que les agresseurs étaient en uniforme de police impose une énorme responsabilité aux autorités policières, car l’incident affecte l’image du service. Il est dans l’intérêt de la police de démontrer qu’elle ne cautionne pas cette conduite scandaleuse. Et elle ne peut le faire qu’en s’assurant que les auteurs de l’attaque, ainsi que la personne qui aurait pu donner l’ordre d’attaquer, sont confrontés à toutes les rigueurs de la loi.

La MFWA exhorte donc la police et le gouvernement du président Umaro Embalo à réagir de manière appropriée sur cet incident qui est un test de leur engagement à lutter contre l’impunité des crimes contre les médias.

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