Violations de la Liberté de la Presse lors des Elections de 2020 au Ghana Doivent être Réprimées-MFWA

Alors que la poussière retombe sur les élections présidentielles et législatives du 7 décembre 2020 au Ghana, la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) note avec une profonde inquiétude les actes de violence, y compris un incident de coup de fusil presque mortel, contre certains journalistes couvrant le processus électoral, et demande une réparation appropriée.

Lors du premier incident, Pius Kwanin Asiedu, qui travaille pour le portail d’information newswatchgh.com, a reçu une balle dans la jambe gauche le 8 décembre 2020, alors qu’il couvrait le comptage des voix des électeurs au Centre de collecte central d’Ablekuma à Accra. Les coups de feu ont été tirés suite à de vives disputes entre des agents du Nouveau parti patriotique (NPP) au pouvoir et du Congrès national démocratique (NDC) dans l’opposition, qui ont dégénéré en affrontements violents.

Asiedu a été transporté d’urgence à l’hôpital régional du Grand Accra (Ridge Hospital), où il a subi une intervention chirurgicale réussie. Le journaliste a subi des sutures sur la plaie laissé par la balle dans la jambe.

Au cours du même incident, une autre journaliste, Doreen Ampofo de la Ghana Broadcasting Corporation, Radio, est tombée et a été blessée lorsqu’un militant d’un parti politique qui l’avait prise pour une responsable de la Commission électorale lui a lancé une pierre.

Le 9 décembre, deux journalistes de Ghanaweb.com, Laud Adu-Asare et Sandra Obiribea, ont été agressées au siège du NDC à Accra par les partisans du parti. Les deux, respectivement responsable du bureau politique du site d’information et cameraman, couvraient une conférence de presse des dirigeants du parti. Les assaillants ont déclaré que la maison de presse pour laquelle travaillent les journalistes avait un parti pris contre leur parti. Adu-Asare est sorti de l’attaque avec le bras gauche blessé, sa chemise et son gilet de journaliste déchiquetés. Les journalistes agressés ont reçu des soins médicaux et ont rapporté l’incident à la police.

Le même jour (9 décembre), Osei Kwadwo Ambassador, un reporter de Pure FM a été attaqué par des partisans en colère du Congrès national démocratique (NDC) à Kumasi. Les assaillants ont accusé l’Angel Broadcasting Network (ABN), dont Pure FM est une filiale, de couvrir les élections de manière biaisée. Le téléphone portable du journaliste a été saisi par les malfrats.

En août, la MFWA a fait état de deux attaques distinctes contre deux journalistes dans ce que nous avons signalé comme un drapeau rouge pour la sécurité des journalistes à l’approche des élections de décembre 2020.

Le 20 juin 2020, des voyous du NPP ont agressé le journaliste Macbadara Romanus de Tizaa FM dans la capitale régionale du Nord-Est, Nalerigu, alors qu’il couvrait les primaires du parti.

Lors du second incident, le journaliste Abraham Ananpansah de PAD FM à Damango, dans la région de Savanah, a été menacé puis attaqué le 2 juillet 2020 par des voyous dirigés par Anoma Rahim Atabia, organisateur régional adjoint du NPP. Le journaliste avait mis Atabia en colère en faisant un reportage sur son comportement perturbateur dans un centre d’inscription des électeurs.

La MFWA regrette qu’en dépit de son avertissement sur les attaques possibles contre les journalistes lors des sondages de décembre, les partis politiques n’aient apparemment pas réussi à éduquer leurs partisans au respect de la liberté de la presse. Nous condamnons fermement ces attaques contre les journalistes dans l’exercice de leurs fonctions professionnelles légitimes et exigeons des enquêtes policières approfondies sur les incidents susmentionnés ainsi qu’un suivi judiciaire.

La MFWA est déçue qu’une semaine après la violente confrontation entre les agents du NPP au pouvoir et du NDC dans l’opposition qui a conduit aux graves violations de la liberté de la presse à Ablekuma, les dirigeants des deux principaux partis politiques n’aient pas réagi à l’incident. Ce silence rend les dirigeants des deux partis complices des violations et ne démontre pas leur aversion pour le comportement aberrant des agents et des partisans de leur parti.

Nous appelons les dirigeants du NDC, en particulier, à se montrer sensibles au sort des journalistes qui ont été agressés par les partisans de leur parti à Kumasi et à leur siège à Accra.

Tout en condamnant la violence perpétrée contre les journalistes, nous condamnons également certains actes de manque de professionnalisme, tels que la diffusion de fausses informations et de rapports non vérifiés et carrément inventés, dont une minorité marginale a fait preuve pendant la couverture des élections.

Nous félicitons également les médias pour leur reportage généralement professionnel et la manière habile dont ils ont traité les suites tendues de la proclamation des résultats des élections.

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