Bonéro Lawson-Betum, Directeur de publication du mensuel La Nouvelle, languit en prison depuis son interpellation le 19 mai 2015.
Lawson-Betum a été interpellé dans la matinée du 19 mai par deux personnes en tenue civile au moment où il revenait du siège du journal Liberté. Après avoir été détenu pour quelques jours dans les locaux de la Direction centrale de la Police judiciaire de Lomé, il a été déféré à la Prison civile de Lomé.
Suite à son interpellation, son domicile aussi bien que les locaux de son journal ont été perquisitionnés.
L’interpellation et la détention de Lawson-Betum ont fait suite à une plainte déposée par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le colonel Damehane Yark, qui a accusé le journaliste d’avoir publié en-ligne, y compris sur Facebook, « des écrits attentatoires à l’honneur du ministre, de sa famille et des menaces sur sa fille ».
Le correspondant de la MFWA au Togo a rapporté que des proches du colonel Yark avaient dit que Lawson-Betum n’a pas été arrêté en sa qualité de journaliste qui s’acquittait de ses fonctions, mais “en tant que simple citoyen qui a abusé de sa liberté pour diffamer le ministre”.
Le 5 juin, l’avocat de Lawson-Betum, Jil-Benoît Afangbedji, a demandé sa mise en liberté provisoire, mais la justice s’y est opposée. Par conséquent, l’affaire a été envoyée au juge d’instruction pour « instruction ».
Selon notre correspondant, beaucoup de gens croient que l’interpellation et la détention de Lawson-Betum était un camouflage puisqu’il serait ciblé par les autorités en raison de son penchant pour l’opposition.
La MFWA dénonce vivement la détention continue de Lawson-Betum. Cette interpellation continue enfreint à son droit à la liberté, à la sécurité de sa personne et à la liberté d’expression. La MFWA exhorte les autorités togolaises à respecter les obligations du Togo en matière de droits humains aux termes du droit international et à libérer Bonéro Lawson-Betum immédiatement.
