MISE A JOUR Niger  : Un rédacteur obtient finalement la liberté provisoire après deux mois en prison

Le directeur de publication du journal hebdomadaire Le Républicain, Mamane Abou, a bénéficié de la liberté provisoire de la part du tribunal correctionnel de Niamey, après qu’il ait passé deux mois en prison pour diffamation, à Say, à 56 kilomètres de la capitale.

Pour rappel, le 7 novembre 2003, le Tribunal Régional de Niamey, suite à un jugement par défaut, a condamné le journaliste à six mois de prison ferme pour diffamation contre le Premier Ministre Hama Amadou et son ancien  Ministre des finances, Ali Badjo Gamatié. Le tribunal  a également condamné Abou Mamane à payer une amende de 300.000 FCFA (environ US$559) et 10 millions de FCFA (US$18.622) à titre de dommages et intérêts.

L’édition N° 582 du 7 au 23 juillet 2003 du journal Le Républicain a rapporté que le gouvernement avait effectué des paiements irréguliers pour divers contrats, à hauteur de 4 milliards de FCFA. Ces paiements auraient été faits, pour la plupart, au profit un opérateur économique proche du Premier Ministre. Le journal a également publié un certain nombre de documents du Trésor Public, pour appuyer étayer ses affirmations.

Le 23 décembre 2003, la Cour d’appel, a réduit la condamnation de Mamane Abou à une peine de 4 mois avec sursis. L’amende et les dommages et intérêts ont été également réduits respectivement à 100.000 CFA et 2 millions de CFA. Toutefois, Abou a été gardé en détention provisoire sur la base d’une seconde plainte intentée contre lui par le Premier Ministre pour « connivence avec un employé [du Trésor Public] pour vol, et recel de document confidentiel ». Bien que la décision rendue le 6 janvier ait annulé l’ordre de détention provisoire, le sort d’Abou dépend maintenant du deuxième chef d’accusation de vol de documents confidentiels.

Le MFWA lance un appel au gouvernement du Premier Ministre Hama Amadou pour qu’il abandonne immédiatement et sans condition l’action contre M. Abou, prétendument pour recel de « documents confidentiels ». Nous exhortons également le gouvernement à abroger les articles de la loi du 20 décembre 1999 sur la liberté de la presse au Niger, qui violent le droit à la liberté de l’information et d’expression, proclamés par l’Article 19 de la déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

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