Les Forces de Sécurité ont Encore Tué Deux Personnes lors d’un Regain de Répression Contre des Manifestants

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) est profondément préoccupée par la poursuite de la répression sanglante des manifestants opposés aux tentatives du Président Condé de briguer un troisième mandat, et appelle les autorités à rappeler les forces de sécurité à l’ordre.

Depuis la mi-octobre 2019, la Guinée a enregistré une série d’assassinats en relation avec les manifestations de rue contre la proposition de modification de la Constitution du pays pour permettre au Président Condé de se présenter à nouveau aux élections présidentielles après l’expiration de ses deux mandats constitutionnels plus cette année. Les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles réelles pour réprimer les manifestants. Une vingtaine de personnes avaient été déjà tuées, dont des enfants et un agent de sécurité.

Lors du dernier incident, deux personnes ont été tuées le 13 janvier 2020, l’une dans la capitale, Conakry, et l’autre dans la ville de Labé, au nord, à quelque 400 km de la capitale.

Mamadou Sow, 21 ans et lycéen, a été abattu par les forces de sécurité à Coza, dans le quartier de Ratoma à Conakry, lors des manifestations nationales.

« Il y a eu des affrontements, des jets de pierres et des gaz lacrymogènes. A un moment donné, nous avons entendu une explosion, nous avons entendu des cris et tous les jeunes se sont rassemblés autour de mon neveu, qui était à terre, blessé à la poitrine », a déclaré l’oncle du défunt aux médias.

Un autre manifestant, Amadou Diallo, maçon de profession, est également mort de ses blessures par balle après que les forces de sécurité aient ouvert le feu pour disperser les manifestants qui attaquaient un bâtiment du tribunal à Labé.

Le MFWA a enregistré quinze morts depuis le début de l’année dernière des manifestations en série contre les tentatives présumées du président Alpha Condé de briguer un troisième mandat en supprimant les limites de mandat imposées par la constitution. Cependant, d’autres sources, dont le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), la coalition d’organisations qui mène la campagne contre le programme du troisième mandat, estiment que le bilan est d’au moins vingt personnes tuées.

Le MFWA est alarmé par le nombre croissant de décès dus aux brutalités policières contre les manifestants et demande instamment aux autorités de mettre fin à l’utilisation de balles réelles pour contrôler ces manifestations. Le droit de réunion et de manifestation pacifique est un droit humain fondamental et les gens ne doivent pas perdre la vie pour avoir exercé ce droit.

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