La dénonciation d’une sage-femme charlatane par le Fourth Estate donne lieu à des actions punitives et à des réformes

Deux établissements de santé d’Accra, le New Generation Medical Centre et l’Adams Family Specialist Clinic, ont été condamnés à payer une amende totale de 105 000 Ghc (9 051,72 USD) par  l’instance régulatrice du secteur de la santé du Ghana, Health Facilities Regulatory Agency (HeFRA) à la suite d’un article d’investigation publié par The Fourth Estate, un projet de journalisme de responsabilisation d’intérêt public de la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA).

Le New Generation Medical Centre a reçu l’amende la plus élevée, soit 80.000 GH₵ (6.896,55 USD), tandis que l’Adams Family Specialist Clinic s’est vu infliger une amende de 25.000 GH₵ (2.155,17 USD).

Les amendes, décrites par la HeFRA comme la sanction la plus élevée jamais infligée par l’Autorité à un établissement, ont été imposées aux deux établissements pour leur négligence à vérifier les qualifications de la sage-femme charlatane avant de l’employer, et pour les décès, blessures et autres incidents que son emploi dans les deux établissements a provoqués.

« La raison pour laquelle [ils ont été condamnés à une amende] est qu’ils auraient dû vérifier ses références avant de l’employer », a expliqué le Dr Philip Bannor, greffier de la HeFRA, lors d’un entretien avec The Fourth Estate.

Il a également révélé que « tous deux [les deux établissements médicaux] ont payé l’amende ».

Les réformes

Ce reportage a également incité la HeFRA elle-même à entreprendre des réformes en tant qu’autorité de régulation. Il s’agit notamment de la mise en place d’inspections inopinées dans les établissements de soins de santé.

Le directeur de la conformité et de l’application de la réglementation de l’HeFRA, M. Agyeman Badu, a expliquéque jusqu’aux révélations faites par de The Fourth Estate, l’HeFRA était tenue d’annoncer le programme de ses visites avant de se rendre dans les établissements de santé pour les inspecter. Toutefois l’HeFRA visitera désormais les établissements de santé agréés dans tout le pays sans s’annoncer au préalable.

En ce qui concerne le New Generation Medical Centre et l’Adams Family Specialist Clinic, M. Badu a déclaré que les inspecteurs de la HeFRA effectueront des visites inopinées pendant six mois, jusqu’à ce que l’autorité de régulation soit satisfaite de leur niveau de conformité.

M. Badu a également révélé que, dans le cadre des réformes, l’HeFRA a revu et amélioré ses systèmes et mécanismes de contrôle.

« Suite à cette histoire [la série sur la sage-femme charlatane publiée par The Fourth Estate], nous avons décidé que nous ne devrions pas toujours être incités à intervenir. Nous avons donc intensifié nos activités de contrôle dans toutes les régions, de sorte que même les établissements qui ont obtenu une autorisation se conforment aux règles, afin de veiller à ce que les conditions pour lesquelles ils ont été autorisés à exercer ne soient pas modifiées, ce qui aurait une incidence sur la sécurité des patients.

Le reportage sur la sage-femme charlatane

Ce reportage sur la sage-femme charlatane est une publication de The Fourth Estate qui a révélé comment une sage-femme non agréée a exercé pendant 30 ans ainsi que les décès et les blessures qui ont résulté de ses agissements illicites.

L’enquête menée pendant 18 mois par The Fourth Estate a révélé que Francisca Quaye, alias « Matron Gaga », avait provoqué de nombreux accidents médicaux et la mort d’au moins deux bébés en utilisant des méthodes obstétriques grossières et peu orthodoxes dans les établissements médicaux où elle avait exercé, en particulier au New Generation Medical Centre et à l’Adams Family Specialist Clinic.

À la suite de cette révélation, la sage-femme charlatane s’est cachée afin d’échapper à la justice, et la HeFRA a lancé des enquêtes sur les activités des deux établissements de soins de santé. Plus de détails sur le reportage sont disponibles ici.

À propos de The Fourth Estate

The Fourth Estate est un projet de journalisme d’investigation à but non lucratif, d’intérêt public et de redevabilité de la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA). Il vise à promouvoir un journalisme d’investigation indépendant et critique qui oblige les détenteurs du pouvoir à rendre des comptes aux personnes qu’ils gouvernent.

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