Une journaliste blessée lors de l’attaque du convoi d’un candidat à la présidence nigériane

Le 9 novembre, Mary Chinda, journaliste à Arise News, une chaîne de télévision privée, a été blessée après que des voyous armés ont attaqué le convoi d’Atiku Abubakar, candidat aux prochaines élections présidentielles de 2023 pour le compte du Peoples Democratic Party (PDP) au Nigeria.

L’attaque a eu lieu à Maiduguri, capitale de l’État de Borno, et épicentre du groupe terroriste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria.

Il n’a pas été précisé si l’incident était un acte terroriste, mais la direction générale de la police de l’État de Borno a déclaré avoir arrêté un suspect.

L’inspecteur général de la police, Usman Alkali Baba, a également déclaré qu’une équipe était mise en place pour mener une enquête approfondie sur l’attaque.

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l‘Ouest a été informée que l’attaque s’est produite pendant qu’Atiku se rendait à son lieu de campagne après une visite au palais du Shehu de Borno, le chef coutumier Alhaji Abubakar Umar Garbai Alkanemi, pour rendre lui hommage en sa qualité de monarque.

Au Nigéria, il est de coutume que les candidats à des fonctions politiques rendent visite aux monarques des villes où ils battent campagne et leur demandent leur soutien.

Dès que le convoi d’Atiku a quitté le palais, il a été signalé qu’il s’est heurté à une foule de voyous armés, qui ont bombardé le convoi de pierres, de bâtons et d’autres projectiles.

Plus de 70 personnes auraient été blessées et de nombreux véhicules auraient été vandalisés, selon Dino Melaye, le porte-parole du Conseil de campagne présidentielle du PDP. La police a contesté ces chiffres.

Chinda, la journaliste d’Arise TV, a raconté qu’elle a échappé de justesse à la mort mais qu’elle avait subi des blessures musculaires.

« En m’échappant de la foule agressive et bruyante, je me suis précipitée dans un bus de luxe de Marcopolo qui transportait la dirigeante nationale [du PDP] et d’autres responsables du parti ».

« Alors que nous nous déplacions, des pierres et ce qui ressemblait à des fusils de chasse ont été lancés sur notre bus. J’ai perdu l’équilibre et j’ai trébuché alors que le chauffeur faisait une embardée pour nous mettre en sécurité ».

« J’ai perdu connaissance pendant une fraction de seconde, avant d’être ranimée par M. Osaro et M. Mohammed de l’équipe médicale du conseil de la campagne présidentielle, qui m’ont apporté les premiers soins », a-t-elle déclaré.

La MFWA condamne dans son intégralité l’attaque contre Chinda et d’autres journalistes dans le convoi du candidat présidentiel. Nous demandons au gouvernement de l’État de Borno et aux agences de sécurité de mener rapidement une enquête afin d’identifier et de traduire en justice les auteurs de cette attaque.

Une tendance attristante

La MFWA a observé que les attaques de voyous contre les journalistes dans les convois de personnalités politiques deviennent rapidement une tendance tragique au Nigeria.

Le 17 octobre, le train de campagne d’Atiku a subi une attaque similaire lors de sa campagne à Kaduna, dans le nord-ouest du Nigeria. Aucun journaliste n’a cependant été blessé.

Le 19 juin, des voyous armés ont attaqué en plein jour un bus transportant l’équipe de presse couvrant le bureau de Babajide Sanwo-Olu, le gouverneur de l’État de Lagos, dans le sud-ouest du Nigeria, faisant de nombreux blessés parmi les journalistes.

Deux journalistes ont été plus gravement blessés que les autres : Adeola Ogunrinde de Western Post, un journal en ligne, et Omatseye Atsenuwa de Smooth 98.1FM, une station de radio privée. Ogunrinde a été blessée au visage tandis que le bras d’Atsenuwa a été touché par une pierre lancée par les assaillants. Un autre journaliste, Adedoja Salam de Television Continental, aurait été touché.

Le 5 juillet 2022, l’insécurité au Nigeria a pris une dimension plus effrayante lorsque des terroristes ont attaqué le convoi avancé du président Muhammadu Buhari à Dutsinma, dans l’État de Katsina.

L’incident s’est produit avant la visite du président à Daura, sa ville natale. Aucun journaliste n’a été blessé dans l’accident. Cependant, deux fonctionnaires dont l’identité n’a pas été révélée ont été gravement blessés au cours d’une fusillade et hospitalisés.

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