Un présentateur de Source FM, une radio basée dans la municipalité de Bawku, dans la région de l’Upper East au Ghana, a accusé le Maire de la municipalité, l’Honorable Hamza Amadu, d’avoir proféré des menaces à son encontre.
Simon Alega Asimiga, le présentateur radio, a déclaré à la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) lors d’une conversation téléphonique que le maire l’a appelé par téléphone, l’a réprimandé et l’a menacé : « Je vais m’occuper de vous ».
La confrontation téléphonique faisait suite à une publication sur Facebook et à un commentaire d’Asimiga concernant une interview accordée par le maire à une autre station de radio basée à Bawku, Gumah FM. Dans cette interview, qui a également été diffusée en direct sur Facebook, l’honorable Amadu aurait affirmé être le meilleur maire de Bawku de ces dernières années. Dans un bulletin d’information, puis sur son mur Facebook, M. Asimiga a mis en doute cette affirmation. Il a également accusé le maire d’avoir déménagé à Bolgatanga, la capitale régionale, et d’avoir évité une question sur ce prétendu déménagement au cours de l’interview sur Gumah FM.
Agacé par les commentaires du journaliste, l’Honorable Amadu a appelé pour réprimander et menacer le journaliste. Le directeur de Source FM, Kimsa Salam Abdul Latif, a confirmé l’appel de l’honorable Amadu à Asimiga et s’est dit déçu que le maire n’ait pas jugé bon de contacter la direction de la station pour lui faire part de ses plaintes, mais qu’il ait plutôt appelé le journaliste pour l’intimider.
Contacté, l’Honorable Amadu a déclaré à la MFWA lors d’une conversation téléphonique qu’Asimiga avait mal interprété ses propos en affirmant qu’il prétendait être le meilleur maire de Bawku, expliquant qu’il avait plutôt dit « Je veux être perçu comme le meilleur maire de Bawku à la fin de mon mandat ».
En ce qui concerne l’allégation d’Asimiga selon laquelle il aurait déménagé de Bawku à Bolgatanga et face à quelle question il se serait esquivé lors de son interview sur Gumah FM, le maire de Bawku a déclaré que cette question n’a jamais été soulevée dans l’interview.
« On ne peut pas dire que j’ai évité une question que mon interlocuteur n’a pas posée », a réfuté l’Honorable Amadu.
Il a toutefois admis avoir appelé Asimiga sous le coup de la colère pour le confronter au sujet de son reportage et de son post sur Facebook à propos de l’interview sur Gumah FM. Lors de cet appel (dont l’enregistrement a été transmis à la MFWA), le maire a reproché au journaliste de le dénaturer, tout en menaçant de « s’occuper » de lui et de le poursuivre en justice ou de le traduire devant la Commission nationale des médias (NMC), l’autorité de régulation des médias.
L’honorable Amadu a déclaré à la MFWA qu’il était en colère parce que c’était la quatrième fois qu’Asimiga faisait des commentaires négatifs à son sujet. Il a toutefois nié avoir voulu blesser personnellement le journaliste, ajoutant qu’il avait clairement indiqué qu’il allait le traîner devant la NMC ou les tribunaux.
Bien que la MFWA reconnaisse le droit de l’honorable Amadu de réfuter toute allégation défavorable portée à son encontre, il aurait dû utiliser les voies appropriées telles qu’une réplique formelle ou une plainte auprès des employeurs des journalistes ou la saisine de la NMC, comme il l’a lui-même indiqué. L’appel visant à intimider les journalistes n’avait donc pas lieu d’être.
Nous exhortons les parties à rechercher un règlement négocié de cette question. Par ailleurs, compte tenu de la situation sécuritaire instable à Bawku et de la myriade de défis socio-économiques qui en découlent, nous encourageons les médias de Bawku à faire preuve du plus haut niveau de professionnalisme et à être conscients du contexte dans lequel ils opèrent.
