Se souvenir des victimes des exécutions des prisonniers le 23  Août 23, 2012  en Gambie

Le 23 Août 2012, neuf personnes condamnées à mort en Gambie ont été exécutées par un peloton d’exécution. Les exécutions, la première en 30 ans, ont été menées sans préavis aux prisonniers, à leurs familles, avocats ou représentants diplomatiques des deux ressortissants sénégalais impliqués.

Jusqu’à ce jour, les neuf corps n’ont pas été rendus à leurs familles pour l’enterrement, et l’emplacement de leurs tombes n’a pas été divulgué.

 A ce 3ème anniversaire de ces exécutions, la Fondation pour les Médias de l’Afrique de l’Ouest (MFWA) appelle les organismes internationaux et les organes de la CEDEAO à exiger que la Gambie fournisse des réponses, des solutions et des réparations aux familles des victimes.

Puisque la communauté internationale et la CEDEAO n’ont pas pris  de mesures punitives contre le régime du président gambien Yahya Jammeh,  les critiques gambiens deviennent particulièrement vulnérables. Deux journalistes qui ont dénoncé les exécutions peu après leur occurrence, Babucarr Ceesay et Abubacarr Saidykhan, ont été arrêtés et n’ont été libérés qu’après la pression internationale. Un autre critique des exécutions, le religieux musulman Baba Leigh, a été arrêté, détenu et torturé pendant cinq mois.

La crainte de représailles a fortement compromis la liberté d’expression et la liberté de la presse en Gambie, ce qui met également en danger la réalisation des autres droits de l’homme. « Compte tenu de la culture de l’impunité en Gambie, les victimes de violations des droits humains et leurs familles ne pourront pas recevoir la justice si les organismes internationaux et régionaux n’appliquent pas de sanctions  contre de le refus du pays à se conformer à de nombreuses obligations conventionnelles», a déclaré Sulemana Braimah, Directeur exécutif de la MFWA.

Les exécutions arbitraires telles que  celles des neuf meurtres du 23 Août 2012, constituent une violation des obligations de la Gambie dans le cadre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine.

Le monde doit prendre des mesures décisives par le biais des outils pratiques tels que la suspension de la Gambie d’organisations intergouvernementales et l’utilisation de gel des avoirs, des interdictions de voyager et des mandats d’arrêt pour les individus du régime Jammeh.

Afin de prévenir de futures injustices, les acteurs intergouvernementaux devront  œuvrer avec la société civile de tenir le Président Jammeh, que nous appelons le roi d’impunité de l’Afrique de l’Ouest, responsable de ses crimes.

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