Nigeria : L’IPC, partenaire de MFWA, condamne la brutalisation d’un journaliste

L’International Press Center (IPC), le partenaire de la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest, a condamné la brutalisation du journaliste Mathew Agbaje par la police de Lagos.

Agbaje, un reporter du journal The Punch, aurait été agressé et brutalisé à l’arrêt de bus de Berger, sur l’autoroute Lagos-Ibadan, le 20 juillet 2002, par cinq policiers qui seraient illégalement de service.

Les policiers étaient apparemment en train de malmener un chauffeur de bus, au moment où le journaliste se rendait au bureau. Il a décidé d’enregistrer l’incident avec son téléphone mais les policiers se sont jetés sur lui, l’ont frappé, giflé et menotté à un bus bien qu’il se soit identifié comme journaliste.

L’IPC a décrit l’incident comme un « acte abominable » de la part des policiers dont la responsabilité est de protéger et de défendre la population au lieu de la brutaliser.

Dans une déclaration, la responsable de la Liberté de la Presse de l’IPC, Melody Lawal, a déclaré que : « L’International Press Center (IPC) condamne l’agression du journaliste de The Punch, Matthew Agbaje, qui a été menotté à un bus commercial, frappé et giflé pour avoir tenté de dénoncer des policiers en illégalement en service à l’arrêt de bus de Berger sur l’autoroute Lagos-Ibadan, le lundi 18 juillet 2022 ».

« Les rapports reçus par le bureau d’alerte de l’IPC indiquent qu’Agbaje se rendait à son bureau lorsqu’il a vu des policiers, environ cinq d’entre eux, traîner un chauffeur de bus. Il était en train d’enregistrer l’incident avec son téléphone lorsque les policiers se sont jetés sur lui, alors qu’il leur avait montré sa carte d’identité ».

 « L’IPC condamne totalement cet acte abominable des agents de sécurité qui ont la responsabilité de protéger les vies et les biens. Les journalistes doivent être traités avec dignité en raison de l’importante responsabilité qu’ils ont envers les citoyens et la société ».

« L’IPC demande donc une action immédiate contre les agents de la police impliqués. Le commissaire de police doit mener une enquête approfondie sur cet incident et sur les autres activités illégales menées par les officiers de police sur cette route. Les auteurs de ces actes devraient être sanctionnés comme il se doit ».

Un rapport trimestriel régional sur la liberté d’expression par la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA), publié par SaharaReporters en mai 2022 a montré que le Nigeria a enregistré 5 cas de violations de la liberté d’expression.

Il place le Nigeria en deuxième position, derrière le Ghana, en tant que pays le plus répressif d’Afrique de l’Ouest au cours du premier trimestre de 2022.

Le rapport, qui couvre la période janvier-mars 2022, montre que le Nigeria a enregistré trois attaques physiques contre des journalistes et deux attaques contre des maisons de presse. Ces violations ont été classées dans les catégories Arrestation/Détention et Saisie/Destruction de biens.

De même, un rapport produit conjointement par la MFWA et la Nigeria Union of Journalists (NUJ) en 2021 a montré que le Nigeria a enregistré plus de 300 violations de la liberté de la presse et de la liberté d’expression au cours des quatre premières années de la prise de pouvoir du président Muhammadu Buhari.

Il est inquiétant de constater que le Nigeria et la Guinée-Bissau, pays en proie à des troubles, se sont retrouvés dans la même position en matière de violation de la liberté d’expression, même sans guerre dans le pays.

Pendant ce temps, le Ghana a enregistré 11 violations, ce qui le place au premier rang des pays d’Afrique de l’Ouest ayant enregistré le plus grand nombre de violations de la liberté de la presse et de la liberté d’expression au cours de la période considérée.

Au Nigeria et dans de nombreux autres pays d’Afrique de l’Ouest, les journalistes sont victimes d’attaques et d’intimidations de la part des agents de sécurité, notamment la police et l’armée.

Le 20 octobre 2020, lors de la manifestation nationale #EndSARS au Nigeria, des agents de la police nigériane et des militaires ont agressé physiquement des journalistes et endommagé leurs gadgets à Lagos, Abuja et dans certaines régions du pays.

De même, le 20 octobre 2021, des journalistes, dont un correspondant du Daily Post, Sikiru Obarayese, ont été agressés physiquement par la police au péage de Lekki.

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