MFWA, Sept Autres Demandent la Libération d’un Journaliste Béninois Emprisonné

Aujourd’hui, le journaliste d’investigation Ignace Sossou va se présenter devant la cour pour faire appel de la peine de 18 mois de prison qu’il purge pour avoir simplement répété les propos du procureur du Bénin sur les réseaux sociaux en décembre 2019.

En solidarité avec le journaliste emprisonné, la MFWA et sept autres organisations de défense de la liberté de la presse ont appelé les autorités du Bénin à le libérer, notamment en raison du risque d’infection par COVID-19 pendant son incarcération.

« Nous, à la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest, avons toujours soutenu que, sur la base des faits, l’arrestation d’Ignace Sossou et son emprisonnement ultérieur sont injustes. La pandémie de COVID-19 fait courir un risque supplémentaire au journaliste, étant donné que les conditions carcérales ne permettent généralement pas de respecter efficacement les protocoles anti-coronavirus de l’OMS. L’appel mondial à la solidarité et à la compassion est donc l’occasion pour les autorités béninoises de faire amende honorable en libérant d’urgence le journaliste de prison et en assumant leur responsabilité morale », a déclaré Vivian Affoah, responsable du programme pour la liberté d’expression de la MFWA.

Sossou, qui travaille pour le site d’information privé Benin Web TV, a été arrêté par des agents de l’Office central pour la répression de la cybercriminalité le 20 décembre 2019 sur plainte du procureur général du Bénin, Mario Mètonou, selon laquelle le journaliste avait sorti ses propos de leur contexte.

« La fermeture d’Internet le jour du scrutin (législatif) du 28 avril (2019) est un aveu de faiblesse de la part de ceux qui détiennent le pouvoir », a dit  le procureur, cite par M. Sossou, lors d’un forum à Cotonou le 18 décembre 2019.

Le 24 décembre 2019, un tribunal de Cotonou l’a condamné à 18 mois de prison et à une amende de 200 000 francs CFA (400 USD) pour « harcèlement par voie de communication électronique ».

En février de cette année, les avocats de Sossou ont déposé une plainte concernant sa détention actuelle auprès du groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire.

Au début de ce mois, plus de 80 organisations, dont la MFWA, ont écrit à 10 chefs d’État africains, dont le président du Bénin, Patrice Talon, pour demander la libération de tous les journalistes en détention en rapport avec leur travail afin de réduire les risques d’exposition à l’infection par COVID-19.

Alors que Sossou comparaît aujourd’hui devant le tribunal, le MFWA et ses partenaires réitèrent leur appel aux autorités du Bénin pour qu’il soit libéré dans l’esprit de l’appel mondial à la compassion en cette période critique de la pandémie de COVID-19.

Signé par :

Forum des éditeurs africains (TAEF)

Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest/Norbert Zongo Cell for Investigative Journalism in West Africa (CENOZO)

CIVICUS

Comité pour la protection des journalistes (CPJ)

Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ)

Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA)

Initiative Paradigme (PIN)

Reporters sans frontières (RSF)

 

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