MFWA demande la fin du harcèlement judiciaire du journaliste béninois Virgile Ahouansè

Virgile Ahouansè, journaliste et directeur de l’information de la web radio privée Crystal News, est attendu ce 13 mars 2023 pour une deuxième audience dans une affaire l’accusant de diffusion de fausses nouvelles susceptibles de troubler la tranquillité. S’il est jugé coupable, Virgile pourrait être condamné à six mois de prison et une amende d’environ 500.000F FCA (environ 802 dollars américains).

Virgile a été interpellé le 20 décembre 2022 par la Brigade Criminelle de Cotonou et placé en garde à vue le même jour lorsqu’il a honoré l’invitation en compagnie de ses avocats. Il a été inculpé pour fausses informations visant à troubler la paix dans le pays.

Son arrestation et sa condamnation font suite à une enquête que son organe de presse a publié le 14 décembre 2022.

Virgile a été libéré et placé sous contrôle judiciaire le 22 décembre 2022 par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) du Bénin.

Bien qu’il ne soit plus en détention, la liberté du directeur de l’information de Crystal News reste provisoire, car il s’est vu son passeport confisqué et est tenu de se présenter au poste de police chaque vendredi.

Ladite enquête a été réalisé sur la base de témoignages qui accusent la police d’une vingtaine d’exécutions extrajudiciaires à l’école publique de Dowa, à Porto-Novo, la capitale du Bénin, située dans le sud du pays. Cependant, les témoins de l’enquête n’ont pas fait les mêmes déclarations lorsqu’ils ont été placés en garde à vue.

Virgile reste néanmoins confiant et objectif quant à l’issue du procès.

« J’attends en toute sérénité le procès. Je sais qu’avec mes éléments, je gagnerai », a-t-il déclaré lors d’un entretien téléphonique avec la MFWA.

L’incident a également amené Virgile et ses collègues à redoubler de vigilance dans leurs déplacements.

« Depuis ma garde à vue, je fais très attention à moi. Je reste très prudent surtout quand je suis dans la rue, ou au volant. Mes collègues également ont dû arrêter toutes les émissions, et jusqu’à présent nous n’avons véritablement pas repris nos émissions, car ils ont peur pour eux-mêmes », a renchérit Virgile.

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) est préoccupée par l’utilisation de la loi contre le terrorisme et la corruption pour harceler un journaliste pour sa publication sur des violations présumées des droits de l’homme. Il n’y a rien de criminel à cela, tout comme le démenti officiel ne peut être concluant.

À ce stade, Virgile peut, au pire, être traité comme un témoin dans le cadre des enquêtes sur ses allégations, qui sont fondées sur des récits de témoins oculaires.

Nous condamnons fermement son arrestation et sa détention, qui n’auraient pas dû avoir lieu, et demandons instamment aux autorités béninoises de cesser d’abuser des droits du journaliste. Nous sommes convaincus que le tribunal garantira la justice et le respect des droits de l’homme.

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