Burkina Faso : Un agent de sécurité agresse un journaliste, le jette au sol

La Fondation de Média pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne fermement l’agression du journaliste Luc Pagbelguem, journaliste de la télévision BF1 TV par un agent de sécurité, et appelle les autorités du Burkina Faso à adopter des sanctions disciplinaires contre l’auteur de cette violation.

L’agression du journaliste a eu lieu au Centre d’analyse des politiques économiques et sociales (CAPES) lors d’une cérémonie organisée, le 19 mai 2022, pour célébrer le 20ème anniversaire du groupe de réflexion sur les politiques. Le Premier ministre Albert Ouédraogo qui représentait le président du Faso ainsi que d’innombrable journalistes étaient présents à l’évènement du CAPES.

Luc Pagbelguem était sur les lieux sur invitation du CAPES et couvrait ladite célébration lorsqu’il a été agressé par un agent de sécurité du Premier ministre. Ce dernier a demandé au journaliste de BF1 TV de descendre du grand podium sur lequel il était avec d’autres journalistes. Le journaliste a à peine eu le temps de s’expliquer que son agresseur l’a violement tiré par le pantalon en disant « Monsieur, descendez ».

« Je lui réponds donc que j’enregistre un discours et lui demande pourquoi je dois descendre pendant que les autres tournent. Mais il ne m’écoute même pas il m’avait d’abord saisi par le pied au 1er contact vu qu’il était au bas du podium et nous en haut. Il m’a saisi par la poche et puis il m’a soulevé et m’a jeté carrément et ensuite il était sur mes pieds », expliqua à la MFWA Luc Pagbelguem au cours d’une conversation téléphonique.

La violence avec laquelle l’agent de sécurité a tiré le journaliste a éjecté ce dernier qui a failli se blesser et endommager ses équipements. L’agent de sécurité a ensuite empêché le journaliste de filmer davantage.

« Après son coup de force il s’interpose entre les autres et moi et me marchant sur les pieds. J’étais complètement bloqué et j’ai demandé qu’on me remette le reste de mon matériel afin que je me retire », renchérit-il.

Pagbelguem a été profondément marqué par cette agression. Le journaliste ne sait toujours pas ce que son agresseur, qui ne s’est jamais excusé jusque-là, lui reproche.

« Jusqu’à aujourd’hui j’ignore ce qu’on me reprochait ce jour. Je ne sais pas trop ce que j’ai fait ce jour pour qu’on s’en prenne à moi de la sorte. Je n’ai pas été blessé physiquement, mais meurtrie dans l’âme quand même. Je travaille, mais, pas trop serein dans la tête parce que je ne sais vraiment pas. Est-ce que c’est de par mes reportages passés qu’on me reproche quelque chose ? » se questionnait monsieur Luc alors qu’il se confiait à la MFWA pendant l’échange téléphonique.

Cet incident a suscité l’indignation de la presse au Burkina Faso. Treize organisations professionnelles des médias (OPM) ont publié un communiqué conjoint le 26 mai 2022 pour condamner l’acte éhonté face auquel les autorités sont restées silencieuses.

« Les organisations professionnelles de médias signataires de la présente condamnent cette énième agression physique contre un journaliste, en l’occurrence notre confrère Luc Pagbelguem dans l’exercice de sa profession de journaliste devant des autorités qui gardent un silence complice », ont déclaré les OPM dans leur communiqué.

La MFWA se joint aux OPM pour condamner cette agression violente perpétrée sur le journaliste. Nous exhortons vivement les autorités à punir l’auteur de cet acte et œuvrer à préserver la liberté de la presse au Burkina Faso. Il est honteux pour un agent de sécurité au service du Premier ministre d’agir si violemment envers un citoyen qui n’a rien fait de mal.

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