ALERTE Libéria : Des agents du tribunal exigent pot-de-vin avant la réouverture d’un journal

Les agents du sixième tribunal itinérant de la capitale, Monrovia, exigent 500 Dollars libériens (environ 10 US Dollars) de la direction du journal The Forum, comme condition préalable pour la réouverture de son bureau.

Selon la source de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) à Monrovia, les administrateurs devraient procéder à la réouverture du bureau du journal, le vendredi 11 mars 2005, après que la direction du journal ait payé une amende de 200 US Dollars au Trésor Public pour « non-respect d’une ordonnance du tribunal ». Les agents ont manifesté leur décision de ne pas rouvrir le bureau tant que la direction du journal ne leur « donne » 500 Dollars libériens (environ 10 US Dollars).

Augustine Fallah, le directeur de publication du Forum, a déclaré à la MFWA que cette exigence constitue un « pot-de-vin » et un plan délibéré pour réduire le journal au silence.

Le tribunal présidé par le juge Yussif D. Kaba, avait, le 24 février 2005, condamné la direction du journal pour outrages à magistrat pour « non-respect d’injonction » et pour « non comparution » suite à une plainte pour diffamation contre le journal. Le 4 mars 2005, le tribunal a émis un mandat d’arrêt et demandé au Directeur de la Police Nationale du Liberia « d’aider le shérif avec quelques agents pour arrêter le directeur de publication et son personnel ». Le tribunal a également ordonné la fermeture des locaux du journal.

L’action contre le Forum a été intentée début février par Melee Kermue, un candidat à l’élection des sénateurs, qui réclamait des « dommages et intérêts pour atteinte à l’honneur ». Un article publié dans le journal affirmait que le candidat à l’élection de sénateurs aurait fui des Etats-Unis pour échapper aux poursuites judiciaires intentées contre lui dans une affaire de trafic de stupéfiant.

L’audience publique sur cette affaire était prévue pour la session de mars du tribunal mais le juge a reporté l’affaire au 24 février 2005. Le juge Kaba, dans sa décision, a prétendu que la citation pour l’audience du 24 février 2005 avait été signifiée et que le mandat de renvoi avait été signé en bonne et due forme par les prévenus.

Toutefois, Fallah a soutenu qu’à aucun moment, la direction n’avait reçu la citation à comparaître devant le tribunal. Il a fait savoir que l’avocat du journal qui est actuellement en déplacement hors du pays avait informé le tribunal en bonne et due forme de son voyage, et que la décision du juge d’appeler l’affaire en l’absence de l’avocat était une « manœuvre » visant à empêcher le journal de se faire représenter par un avocat et, par conséquent, le réduire au silence.

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