Les autorités nigérianes doivent s’assurer que justice soit rendue au journaliste Pelumi Onifade

Aujourd’hui, 27 juillet 2023, cela fait exactement 970 jours que le corps de Pelumi Onifade, un reporter de 20 ans pour la chaine Gboah TV, a été découvert dans une morgue à Ikorodu Lagos.

La découverte de son corps le 30 octobre 2020 a mis un terme à des jours de recherche par la famille, les amis et les collègues de Pelumi Onifade, touché par une balle tirée par des policiers qui s’attaquaient à une foule émeutière à Lagos le 24 octobre 2020.

Le journaliste couvrait les manifestations #EndSARS pour Gboah TV, une chaîne de télévision en ligne. Plus précisément, il filmait certains criminels qui s’étaient infiltrés dans la manifestation pour piller les équipements de secours du Covid-19 stockés dans l’entrepôt du ministère de l’Agriculture dans la zone gouvernementale locale d’Agege.

Malheureusement, il a été blessé par balle par la Task Force de l’État de Lagos déployée pour maîtriser la foule. Si la blessure a été infligée involontairement, les forces d’intervention ont dissipé tout doute quant à leurs véritables intentions lorsqu’elles ont emmené leur victime dans un véhicule, alors qu’il portait une veste indiquant qu’il travaillait comme reporter.

Emmené aux cotés de plusieurs malfaiteurs arrêtés au cours de l’intervention meurtrière, Onifade, également étudiant de deuxième année, serait mort en détention des suites de blessure qu’il a subies et des coups que lui ont infligés ses ravisseurs. Il a fallu cinq jours de recherches dans les commissariats de police et les prisons par les membres de la famille et les employeurs d’Onifade pour qu’ils soient informés que son corps se trouvait dans une morgue à Ikorodu, Lagos.

Selon les informations, la famille a découvert le corps d’Onifade dans une morgue à Ikorodu Lagos le 30 octobre 2020. L’avocat de la famille a déclaré que le corps présentait des blessures par balle.

C’est une triste ironie de voir un journaliste finir par être une victime tragique des brutalités policières, le phénomène même qui avait déclenché les protestations #EndSARS.  Deux ans et neuf mois, soit 970 jours d’impunité, cela fait trop pour un journaliste qui couvrait la criminalité et qui a été assassiné tel un criminel.

Alors que nous marquons le compte à rebours de 30 jours avant que nous n’atteignions 1000 jours d’impunité, la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest MFWA (MFWA) et ses partenaires, le Centre de presse international et Media Rights Agenda (MRA) ont officiellement lancé une campagne de 30 jours sur les médias sociaux pour demander justice pour Pelumi Onifade, un véritable martyr de la liberté de la presse. Cette initiative est un compte à rebours avant le 1000e jour.

À l’occasion de ce triste anniversaire, nous demandons aux autorités nigérianes d’ouvrir une enquête sur le meurtre du journaliste Pelumi et de veiller à ce que les auteurs soient punis.

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