La MFWA demande que des poursuites soient menées à l’encontre d’un homme politique qui a agressé un présentateur de radio en direct

La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne l’agression flagrante dont a été victime Sadiq Gariba, un présentateur de Radio Dagbon basé à Tamale dans la région nord du Ghana, et demande instamment à la police de veiller à ce que l’auteur de l’agression soit poursuivi.

Le 3 mai 2023, Gariba animait un programme lorsque Hardi Pagzaa, un ancien responsable régional de la communication du National Democratic Congress (NDC), parti d’opposition, a fait irruption dans le studio pour l’agresser. Accompagné par une autre personne, l’homme politique a tenu Gariba par le col de sa chemise et l’a soulevé de son fauteuil, au milieu d’insultes et d’intimidations.

Dans une vidéo de l’incident qui a largement circulé, on voit Pagzaa tenir le journaliste alors que ce dernier se débat pour se libérer. L’agresseur et son compagnon sont partis des lieux au bout de trois minutes environ.

Expliquant les circonstances de l’agression aux médias nationaux, Gariba a déclaré qu’il avait interpellé Pagzaa au sujet de certains commentaires désobligeants que l’homme politique avait formulés à son égard au cours d’une émission sur une autre station de radio.

L’ironie du sort est que cet incident s’est produit le jour où les médias ghanéens se joignaient à la fraternité mondiale de la presse pour célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse.

Le ministre de l’information, Kojo Oppong Nkrumah, a condamné l’agression et a demandé à la police d’agir rapidement.

« Le ministère condamne cet acte et demande instamment aux services de police du Ghana et aux autorités compétentes d’enquêter et de poursuivre les auteurs de cet acte.

« Les attaques contre les journalistes ne doivent pas être tolérées. Une réponse sévère et rapide de la part des forces de l’ordre est nécessaire pour prévenir que ses actes soient répétés et préserver la réputation du Ghana en tant que pays respectueux de la liberté de la presse », a déclaré le ministre dans un communiqué du 4 mai 2023.

Entre-temps, la direction de Radio Dagbon a signalé l’incident à la police. Le directeur de la station, Nasiba Victor, l’a confirmé lors d’une conversation téléphonique avec la MFWA. Le caporal Atsu Adanu de la police judiciaire (CID) du commissariat de la police de Tamale a également confirmé avoir convoqué Pagzaa à contribuer à l’enquête sur cette affaire.

En tant que personnalité politique impliquée dans la communication, Pagzaa doit être conscient du rôle critique des médias dans la promotion des activités des partis politiques.  La MFWA trouve donc honteux et dégoutant qu’il prenne d’assaut une station de radio et qu’il agresse un journaliste d’une manière aussi pétulante. Nous félicitons la direction de Dagbon Radio d’avoir signalé l’incident à la police.

C’est la troisième fois en 16 mois que des personnes mécontentes prennent d’assaut des stations de radio pour semer le trouble au Ghana. Le 13 janvier 2022, un groupe de voyous a pris d’assaut les locaux de la radio communautaire Radio Ada, a agressé deux de ses journalistes et a vandalisé du matériel. Le 16 mai 2022, trois hommes corpulents à moto ont fait irruption dans les locaux de Radio Benya et ont causé des dégâts similaires.

Le Ghana s’est incliné deux places pour se trouver 62e dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF). L’agression de Gariba s’est d’ailleurs produite le jour même où le classement mondial de la liberté de la presse a été publié.

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