La MFWA adresse une pétition au procureur général du Ghana au sujet de la détention du journaliste Noah Dameh

La Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) a sollicité l’intervention du procureur général et du ministre de la justice du Ghana pour un terme à la persécution du journaliste Noah Dameh qui a été placé en détention préventive.

Le 30 mars 2023, le tribunal de première instance de Tema a placé Dameh, coordinateur adjoint de la station Radio Ada basée à Ada dans la région du Greater Accra, en détention provisoire pour une durée de deux semaines. Le journaliste est poursuivi pour diffusion de fausses informations en vertu de l’article 208 de la loi sur les infractions criminelles de 1960 (loi 29).

M. Dameh a été convoqué en mai 2022 à la suite d’une plainte pour diffamation déposée par ElectroChem Ghana Limited (EGL), une société d’extraction de sel basée à Ada. La plainte faisait suite à une publication sur Facebook dans laquelle le journaliste accusait la police d’avoir abusé des droits d’un certain Benjamin Anim en l’enchaînant à son lit d’hôpital. Il a également affirmé que ces abus avaient été commis sur ordre de Daniel Mckorley, le propriétaire d’EGL.

En décembre 2022, le tribunal de première instance de Tema a rejeté l’affaire, mais la police a de nouveau arrêté Dameh pour diffusion de fausses informations. Il a été placé en détention provisoire le 30 mars 2023, à la demande du procureur qui a déclaré que son garant ne l’avait pas présenté au tribunal à trois reprises.

« La MFWA est préoccupée par l’évolution de cette affaire, qui est passée d’une plainte pour diffamation, qui aurait dû être une affaire civile, à des poursuites pénales pour diffusion présumée de fausses informations », a déclaré l’organisation dans la pétition adressée au procureur général du Ghana.

La MFWA a également exprimé sa consternation face au refus de la police de poursuivre les officiers qui auraient abusé d’Anim, « alors qu’elle est déterminée à poursuivre le lanceur d’alerte ».

« Etant donné que la police l’accuse de diffusion de fausses informations, nous demandons instamment à votre bureau d’enquêter sur l’allégation de Noah Dameh selon laquelle la police aurait abusé de Benjamin Anim. Et si cette allégation est prouvée, nous demandons que les auteurs soient traduits en justice et que les charges retenues contre le journaliste soient abandonnées », a demandé la MFWA dans sa pétition, dont une copie a été envoyée au président de la Cour suprême du Ghana, à l’inspecteur général de la police et au commissaire de la Commission des droits de l’homme et de la justice administrative (CHRAJ).

Lire le texte intégral en anglais ici.

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