La Loi sur la Diffamation Sera Supprimée – Rassure le Président de la Sierra Leone

Les médias en Sierra Leone a reçu un coup de pouce avec la promesse  du Président Julius Bio qui d’assurer l’abrogation imminente des lois sur la diffamation et la sédition ainsi que la création d’un fonds de soutien aux journalistes.

« L’Article 5 de la loi sur l’Ordre Public en Sierra Leone criminalise toute publication jugée diffamatoire ou séditieuse et a servi de régime pour cibler et emprisonner indûment les professionnels des médias et à taire les opinions des dissidents, » a reconnu le Président Bio lors dans un entretien avec des journalistes lors de son premier cocktail avec les médias  le 5 décembre 2018 dans la capitale, Freetown.

« Par conséquent, je suis heureux de vous informer qu’un document du Cabinet, approuvé par le procureur général, est actuellement en train d’être étudié par le Cabinet. J’estime honnêtement et sincèrement que la cinquième partie de la loi de 1965 sur l’ordre public devrait être abrogée et le sera dans les plus brefs délais , » a annoncé le président Bio.

Rappelant  l’engagement qu’il a pris lors de la campagne électorale de fournir une subvention à  l’Association des journalistes de Sierra Leone (SLAJ), le Président Bio, qui a été élu en Mars 2017, a annoncé que le fonds destiné à soutenir le développement des médias était prêt à être décaissé.

« Je suis heureux de vous informer qu’il a été budgétisé et qu’il est disponible et accessible au fur et à mesure que vous êtes prêt sans conditions préalables. La balle est maintenant dans votre camp, » a déclaré le président.

La MFWA se félicite de la création du fonds de subvention des médias ainsi que de l’élimination imminente des lois répressives utilisées au fil des années pour réprimer la liberté d’expression en Sierra Leone.

L’article de la loi à l’examen (Article 5 de la loi de 1965 sur l’ordre public) dispose que toute personne qui publie un article diffamatoire est coupable de diffamation et  passible d’une amende et / ou d’un emprisonnement maximal de deux ans. Cette sanction constitue une menace pour le droit à la liberté d’expression, non seulement pour des journalistes mais aussi tous citoyens.

Aussi récemment que le 22 septembre 2017, Ibrahim Samura, rédacteur en chef du journal The New Age, a été inculpé de quatre chefs de sédition et de diffamation criminelle. Donald Theo Harding et Thomas Dixon, tous deux du journal Salone Times, ont également été inculpés de dix chefs de sédition et de diffamation criminelle.

Quelques heures après la publication d’un article satirique sur le président Ernest Koroma le 18 octobre 2013, le rédacteur en chef de Independent Observer, Jonathan Leigh, et le rédacteur en chef, Bai Bai Sesay, se sont retrouvés derrière les barreaux. Accusés de diffamation et de sédition, ils devaient passer 19 jours en détention provisoire.

Les journalistes vétérans Jonathan Leigh, David Tam-Baryoh et Paul Kamara, parmi tant d’autres, ont été victimes de la fameuse loi sur la sédition.

L’Association des journalistes de Sierra Leone (SLAJ) a tenté par le passé de contester la constitutionnalité des lois sur la diffamation et la sédition énoncées dans la loi sur l’ordre public, ce qui a abouti à la déception par la Cour suprême qui a insisté que  ces lois ne représentent « aucun danger imminent pour les journalistes. »

L’abrogation de la loi répressive représentera donc certainement un grand soulagement pour les médias en Sierra Leone.

La MFWA se félicite de l’engagement affiché du Président Maada Bio de supprimer la loi répressive comme un pas dans la bonne direction qui donnera un nouveau souffle aux médias en Sierra Leone. Nous exhortons les médias à honorer ce geste par un engagement renouvelé envers l’excellence journalistique, le professionnalisme et la défense des intérêts du public à tout moment.

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