La Guinée doit Prendre des Mesures Urgentes pour Mettre fin à l’Effusion de Sang des Manifestants

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) est profondément préoccupée par le nombre croissant des victimes des manifestations en série qui ont secoué la Guinée au cours de l’année écoulée et demande que les responsables de ces meurtres répondent de leurs actes.

Lors du dernier incident qui s’est produit dans la ville de Lola le 17 février 2020, une personne a été tuée et plusieurs autres blessées, dont deux gravement, alors que les forces de sécurité s’affrontaient avec des lycéens qui manifestaient pour exiger la fin d’une grève des enseignants qui oblige les écoles à fermer les classes durant des semaines.

Saa Étienne Ouendino, est décédé sur le chemin de l’hôpital régional de N’Zérékoré, où il avait été référé avec deux autres de ses camarades après avoir été examiné à l’hôpital local de Lola.

Alors que les sources de l’hôpital étaient réticentes quant à la cause du décès d’Ouendino, ses camarades affirment qu’il a reçu une balle tirée par un policier au cours de l’affrontement avec les forces de sécurité.

C’est la deuxième fois en trois ans que les forces de sécurité tirent et tuent des élèves  manifestants en Guinée. Le 20 février 2017, cinq manifestants et deux passants avaient été tués lorsque la police a tiré à balles réelles pour disperser une foule d’élèves qui protestaient contre la fermeture des écoles à la suite d’une grève prolongée des enseignants.

Ce dernier incident porte à trois le nombre de personnes tuées depuis le début de l’année 2020, alors que les forces de sécurité poursuivent leur répression meurtrière des manifestations en Guinée. Le 13 janvier, la police a tué deux jeunes hommes, l’un à Conakry et l’autre à Labe, lors de manifestations antigouvernementales.

La Guinée a enregistré une vingtaine de morts depuis octobre 2019 dans le cadre de manifestations de rue contre un projet de modification de la Constitution du pays visant à permettre au président Condé de briguer un troisième mandat. Le président octogénaire en est à son deuxième et dernier mandat, selon les lois actuelles.

Les protestations sont l’une des formes universellement approuvées d’expression de la dissidence dans les sociétés démocratiques. Les meurtres et les mutilations gratuits de manifestants en Guinée ternissent donc l’image du pays en tant que démocratie.

La MFWA appelle donc les autorités à revoir d’urgence les directives opérationnelles des agents de sécurité qui sont chargés de maintenir l’ordre lors de ces manifestations. En particulier, l’utilisation d’armes à feu devrait être interdite. Nous demandons en outre une enquête et la pleine responsabilité de l’effusion de sang.

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