La Gambie: Davantage de Pression sur le Président Jammeh pour Relâcher le Journaliste Détenu

La pression monte davantage sur le Président Yahya Jammeh pour relâcher le journaliste détenu Alhagie Abdoulie Ceesay.

Le 31 Mars 2016, deux membres du Sénat  des Etats Unis d’Amérique ont écrit au Président Jammeh de relâcher  Ceesay qui  a été en détention depuis le 17 juillet 2015.

Richard Joseph Durbin, un Sénateur senior d’Illinois des Etats Unis  et Patrick Joseph Leahy, Sénateur de Vermont ont adressé une lettre au Président Jammeh, un mois après que MFWA et 36 autres organisations de défense de liberté d’expression à travers l’Afrique et le monde ont pétitionné la Commission Africaine sur les Droits de l’Homme et des Peuples ainsi que le Rapporteur Spécial de l’ONU sur la Liberté d’Expression et d’Opinion à exhorter le Président Jammeh à relâcher Ceesay.

La lettre des Sénateurs Durbin et Leahy qui mentionnait aussi le cas du journaliste  Ebrima Manneh disparu entre autres, disait « au cours des années récentes, nous et les autres aux Etats Unis,nous vous avions exhorté à la libération, ou de rendre compte sur le journaliste Gambien Ebrima Manneh, qui a été détenu par le personnel de  l’Agence Nationale de Renseignement (NIA) en 2006 et dont nous n’avons encore jamais eu de nouvelles. Alors qu’un compte rendu complet sur  M. Manneh, sur sa profondément troublante disparition (ou sa mort, comme nous le craignons) est encore à être prouvée, nous apprécions que vous avez permis une visite effectuée en 2014  par le Rapporteur Spécial des Nations Unis. De la même façon, nous vous demandons votre aide dans la libération du journaliste de radio Alagie Abdoulie Ceesay qui est détenu à  la Prison Mile 2 sous des charges douteuses et dans des conditions rudes depuis son arrestation il y a près d’un an.’’

Les Sénateurs ont aussi noté que l’arrestation et la détention de Ceesay sont une indication de conditions déplorables de la  liberté de presse et de la liberté d’expression en Gambie. »Malheureusement, étant donné l’histoire d’harcèlement du gouvernement dirigé contre  Terenga FM, les charges et l’emprisonnement de M. Ceesay semblent plus liés à une inquiétant absence de liberté de presse en Gambie et non basés sur aucune évidence crédible d’actes criminels, ‘disaient les Sénateurs.

Depuis que Ceesay est détenu,  sur les neufs mois passés, de nombreuses organisations ont à plusieurs occasions interpelé le Président Jammeh pour assurer sa libération mais rien n’a été fait à cet effet.

Le 27 Aout 2015, le Groupe de Travail du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unis sur les Détentions Arbitraires a écrit au Président Jammeh pour lui expliquer les circonstances qui entourent la détention de Ceesay. Le gouvernement n’a pas répondu au Groupe de Travail bien que le pays a 60 jours pour y répondre (17Aout au 27 Octobre 2015).

A la 74ème  session du Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire de Novembre au 30 Décembre 2015, l’inquiétude a été exprimée à propos des charges séditieux contre Ceesay.’’Le crime de ‘’sédition’’ qui est utilisé pour denier la jouissance des libertés et le Gouvernement devrait reconsidérer son interprétation de ce crime.’’

Le Groupe de Travail a noté que la détention de Ceesay est arbitraire.
‘’Le Groupe de Travail a requis du Gouvernement de la Gambie de prendre les mesures nécessaires pour remédier à la situation de M. Ceesay. En prenant en compte toutes les circonstances du cas, le Groupe de Travail est d’avis que le remède approprié serait la libération immédiate de M. Ceesay, pour lui accorder un droit en compensation et assurer que la liberté d’opinion et d’expression soient mieux protégées’’ a dit le Groupe de Travail.

La Gambie sous le Président Jammeh a connu au cours des 21 années la répression de liberté d’expression. Plusieurs journalistes, défenseurs des droits de l’homme et citoyens ordinaires ont souffert d’arrestations arbitraires et de détentions, de torture, d’intimidation etc. De nombreuses personnes ont été forcées de fuir le pays. En 2015, plus de 17 personnes ont été reportées arrêtées et détenues arbitrairement, menacées ou physiquement attaquées. Il y a eu aussi des tentatives de censure des organisations de médias qui sont en train de pratiquer déjà l’autocensure stricte.

La MFWA interpelle une fois encore  le Président Jammeh à respecter les nombreux protocoles et traités internationaux que la Gambie  a ratifié. Nous interpellons la CEDEAO, et la Commission Africaine pour exhorter le Président Yahya  Jammeh pour assurer la libération de Ceesay et aussi d’améliorer les conditions de la liberté de la presse, de la liberté d’expression et des droits de l’homme dans le pays.

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