La ministre et le parti au pouvoir doivent aider la police à identifier et à punir les agresseurs du journaliste

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne fermement l’agression, le 4 janvier 2024, du journaliste David Kobbena par des partisans présumés de la ministre de la pêche et du développement de l’aquaculture, Mavis Hawa Koomson, et demande instamment à la police de veiller à ce que les auteurs de cette agression soient arrêtés et poursuivis en justice.

Kobbena, connu à la radio sous le nom de Ohene Kwame David, est un présentateur senior sur Cape FM situé à Cape Coast, chef-lieu de la région centrale du Ghana. Il s’était rendu à aux locaux du Conseil régional pour couvrir l’examen de certains aspirants députés du New Patriotic Party, le parti au pouvoir dans la région, lorsqu’il a été agressé.

Le journaliste a déclaré à la MFWA qu’il était assis sous une tonnelle dans les locaux du Conseil lorsque deux femmes l’ont appelé et lui ont demandé s’il s’identifie comme Jacob. Selon ces dames, ledit Jacob était recherché pour avoir insulté Hawa Koomson lors d’un débat sur la chaîne UTV basée à Accra. David a déclaré qu’environ une demi-heure après le départ des dames, suite à son explication qu’il n’avait jamais participé à un panel d’UTV, un homme est apparu et a porté la même accusation contre lui. Le voyou politique a sorti une photo du panéliste recherché d’UTV et a insisté qu’il s’agissait de lui (David.)

« Alors que j’expliquais qu’il s’agissait d’une erreur d’identité, lui montrant même ma carte de presse, une personne est arrivée et m’a giflé dans le dos. Avant que je puisse me retourner, j’ai reçu une autre gifle. Une quinzaine de voyous se sont jetés sur moi et ont commencé à me frapper en disant que c’était moi qui avais insulté Hawa Koomson sur UTV », a déclaré le journaliste à la MFWA.

David Kobbena a été sauvé par ses collègues journalistes présents. Selon la victime, Hawa Koomson s’est également présentée après avoir entendu parler de l’agression et a quitté les lieux sans dire un mot, après avoir été informée par ses hommes.

La victime a depuis signalé l’affaire aux cadres du NPP qui conduisaient l’exercice de vérification des aspirants députés. Il a également signalé l’affaire au poste de police de Kotokoraba, qui lui a délivré un formulaire médical pour qu’il puisse se faire soigner dans un hôpital.

Le journaliste agressé attend toujours que les cadres du NPP présents lors de l’enquête se saisissent de l’affaire comme ils l’avaient promis, tandis que la police déclare enquêter sur l’incident après avoir pris connaissance de la déclaration du journaliste.

La MFWA est profondément préoccupée par cette énième agression de journalistes par des voyous politiques et exige une action immédiate de la part de toutes les parties concernées. Nous demandons instamment au NPP, en tant que parti politique, d’exiger des réponses de Hawa Koomson et d’obliger la ministre à identifier les auteurs de l’agression pour qu’ils fassent l’objet d’une action disciplinaire. Les agresseurs du journaliste ayant explicitement déclaré qu’ils agissaient en représailles à de prétendues insultes à son encontre, et ayant nié avoir cautionné l’agression, la ministre se doit d’aider la police à retrouver les voyous dont l’action vise à jeter le discrédit sur elle. Enfin, nous exprimons toute notre sympathie à Kobbena et demandons instamment à la police de faire tout ce qui est en son pouvoir pour appréhender les voyous et les traduire en justice.

Compte tenu de la violence qui s’est déchaînée avant et pendant les élections de 2020, y compris les attaques contre les journalistes, il est important que toutes les parties prenantes de la scène politique s’engagent à adopter une conduite tolérante, civile et pacifique. À cette fin, tous les partis politiques et les hommes politiques doivent agir dans le respect de la loi et montrer qu’ils désapprouvent les comportements anarchiques de leurs partisans en les punissant et en les désavouant publiquement.

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