Un tribunal condamne un blogueur pour ses commentaires sur les médias sociaux

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) demande aux autorités mauritaniennes de libérer le blogueur Mohamed Vall Abdallah et d’abandonner toutes les charges retenues contre lui.

Le 18 novembre 2023, la police mauritanienne a interpellé Abdallah à la suite d’une publication sur Facebook dans laquelle il appelait au renversement du président Mohamed Ould Ghazouani. Abdallah a promptement retiré le message et présenté ses excuses, précisant qu’il s’agissait d’une insulte involontaire au président. Malgré ses excuses, le blogueur a été placé en détention.

Le 7 décembre 2023, la chambre criminelle du tribunal de Nouakchott Ouest a condamné Abdallahi à un an de prison avec sursis, assorti d’une amende d’un million d’ouguiyas (environ 25284 USD). Abdallah a été poursuivi pour « offense et outrage à la personne du Président de la République ».

Cette action en justice contre Abdallah intervient alors qu’une loi a été promulguée en novembre 2021, destinée à sauvegarder les symboles nationaux et à criminaliser les offenses contre l’État et les citoyens. Cette loi, qui vise à limiter les activités susceptibles de porter atteinte à l’unité nationale, à la souveraineté nationale et à l’autorité de l’État, est actuellement exploitée pour réprimer la liberté d’expression dans le pays.

Bien que le message d’Abdallah sur les réseaux sociaux ait été imprudent, le fait que le militant l’ait supprimé presque immédiatement montre qu’il est sensible à l’intérêt public. Sa détention pendant des semaines et sa condamnation ultérieure soulèvent néanmoins des questions pertinentes sur la liberté d’expression et les limites imposées aux voix dissidentes en Mauritanie. Tout en appelant les citoyens mauritaniens et les professionnels des médias à faire preuve de prudence et de professionnalisme dans leurs publications, nous appelons également les autorités à reconsidérer leur décision et à épargner au bloggeur la peine d’un mois de prison, compte tenu de ses remords et du fait qu’il a déjà passé près d’un mois en détention préventive.

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