La MFWA condamne l’arrestation du journaliste Malien Ibrahim ADIAWIAKOYE

La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne l’arrestation du journaliste Ibrahim Boiny ADIAWIAKOYE par la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ) de Bamako suite à une publication sur l’ex Ministre des sports et demande sa libération immédiate.

Le 18 septembre 2020, les éléments de la BIJ venaient de faire irruption dans les locaux du journal en ligne Mali Scoop. Sans convocation ni rien, ils ont arrêté le Directeur de Publication du journal en ligne Ibrahim Adiawiakoye. Selon ses collègues présents sur place, il lui a été notifié que c’est à une plainte de l’ex Ministre de la Jeunesse et des Sports M Harouna TOURÉ suite à la publication de l’article Quelle relation lie Harouna TOURE au CNSP ?  CNSP représente le Comité national pour le salut du peuple, la junte qui a pris le pouvoir au mali suite au coup d’état du 19 août 2020.  

Dans ledit article, le journaliste faisait savoir que l’ex Ministre de la jeunesse et des sports, continuait à diriger son cabinet comme s’il n’y avait jamais eu de changement. Avant de poser la question “Le CNSP est-il dupé par le segal [secrétaire général] du dit ministère ou est-il complice ?”

Pourtant la plainte qui a mené à l’interpellation d’Adiawiawiakoye était venue d’une source improbable. Lors de la célébration de la Journée Mondiale de la Presse en 2017 au Mali dont le plaignant était le Ministre de l’Economie numérique et de la Communication, il avait dit que la nouvelle loi sur le régime de la presse et les délits de presse se consacre la dépénalisation des délits de presse. “En clair, aucun journaliste ne devra plus se retrouver en prison pour ses opinions”, a laissé entendre le ministre Harouna Touré.  

La détention d’Adiawiawiakoye s’inscrit dans une dynamique d’hostilité contre les médias par les différentes parties de la crise politique que traverse le pays actuellement. Lors d’une gigantesque manifestation anti-gouvernementale le 10 juillet dernier, des manifestants ont envahi et saccagé la chaîne de diffusion publique, l’Office de Radio-Télévision du Mali (ORTM). Mamadou Cissé, journaliste du Groupe Horon, a été arrêté en plein reportage par la police puis relâché. La journaliste Hawa Kamissoko du Groupe Liberté TV s’est vue arrêtée manu militari en plein reportage par des éléments de la police qui l’ont embarqué dans un pick-up. Dans un communiqué de presse, l’organisation médiatique, Groupe Ernergie, a également fait état d’attaques contre ses reporters.

La crise socio-politique que traverse le pays exigent la mise à contribution de toutes les institutions démocratiques y compris les médias. Nous appelons donc le CNSP à mettre un accent particulier sur la promotion de liberté de la presse et la protection de la sécurité des journalistes. Au nom de la loi sur le régime de la presse et les délits de presse au Mali, la MFWA demande aux nouvelles autorités du Conseil National de Salut pour le Peuple (CNSP) la libération immédiate du journaliste Ibrahim Adiawialoye.

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