Comment la COVID-19 a Souligné la Valeur de la Liberté d’Internet

A mesure que les cas d’infection du coronavirus ont commencé à se propager en Afrique de l’Ouest, de nombreux pays ont décidé d’interdire formellemnt les rassemblements publics ou de les limiter à un certain nombre de personnes.

Les individus ont été encouragés à rester chez eux. Pour ceux qui ont besoin de sortir, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prescrit une distance sociale d’au moins six pieds entre les individus.

Les employeurs ont été encouragés à permettre à leurs employés de rester à la maison ou de travailler depuis leurs domiciles si possible. Les écoles ont été fermées jusqu’à nouvel ordre.

Les Principes de Syracuse concernant les dispositions limitatatives et de dérogatoires du Pacte international relatif aux droits civils et politiques reconnaissent qu’en cas d’urgence grave de sante publique qui menacent la vie d’un pays, des restrictions sur certains droits humains peuvent être justifiées lorsqu’elles répondent à un besoin urgent d’ordre public ou social, poursuivent un but légitime et sont proportionnés à ce but. Les restrictions ne doivent pas être d’appliquées de manière arbitraire et doivent être pour une durée spécifique.

l’OMS ayant declaré le COVID-19 comme étant une pandemie, la crise actuelle correspond à la description d’une urgence de santé publique dans laquelle de telles restrictions ou limitations peuvent être évoquées.

Alors que de nombreux gouvernements en Afrique de l’Ouest imposent en conséquence certaines de ces restrictions, contraignant ainsi les populations à rester chez elles dans le cadre de ces mesures visant à endiguer la propagation du virus dans la sous-région et dans le monde, une astuce don’t l’importance se fait sentir particulièrement est l’Internet.

De nombreuses écoles fermées proposent désormais des cours en ligne aux étudiants. De nombreux organismes religieux tels que les églises diffusent leurs cultes en ligne. Des entreprises telles que les boutiques et les restaurants qui n’ouvrent plus leurs locaux proposent des achats en ligne pour les articles à livrer, pratiquant ainsi la distanciation sociale et minimisant les contacts physiques. De nombreuses réunions officielles sont passées à Zoom, Webex, Skype, etc., soulignant ainsi la puissance de l’Internet en tant qu’un outil qui rende la vie normale, même en temps de crise.

Les individus restent connectés à leur famille et à leurs amis grace l’Internet et beaucoup font usage des appels vidéo pour voir leurs proches qu’ils ne peuvent plus rencontrer physiquement.

Les gouvernements diffusent en continu des conférences de presse, des séances d’information et partagent des mises à jour sur leurs sites Web et pages de médias sociaux. Certains ont franchi une étape supplémentaire pour se doter des sites Web dédiés à ces fins, dans le but de tenir les citoyens constamment au courant de dernières évolutions pour réduire la panique.

Cela ajoute la valeur aux nombreux appels lancés par des défenseurs des droits de homme en Afrique de l’Ouest pour que les gouvernements promeuvent et protègent la liberté d’Internet dans leurs pays respectifs. Les tentatives de réprimer l’utilisation d’Internet par des fermetures partielles ou complètes de l’Internet, des arrestations et détentions arbitraires, de surveillance illégale, de blocage de sites Web d’information et adoption de lois pénalisant les activités en ligne légitimes sont toutes rétrogrades. Fermer l’Internet ou les plateformes de médias sociaux pendant les élections, les manifestations civiles, les examens scolaires, etc., n’a jamais été la meilleure approche à adopter pour désamorcer les tensions ou lutter contre la désinformation.

Un autre problème critique en Afrique de l’Ouest est la question d’accès et d’abordabilité. Malgré les interventions des gouvernements de la sous-région pour vulgariser l’internet, il existe toujours un énorme fossé entre les populations urbaines et rurales en ce qui concerne l’accès à l’internet. Cela est dû à la mauvaise infrastructure et au manque de politiques claires pour améliorer la connectivité Internet.

Le coût des données mobiles en Afrique de l’Ouest se situe entre 2  et 13 dollar par gigaoctet. Ce montant est supérieur au salaire journalier moyen de nombreuses personnes dans la sous-région. L’accès limité et le coût élevé des données, en plus de la capacité limitée à utiliser les technologies et outils liés à Internet, limitent les opportunités de développement et pourrait renforcer les inégalités existantes en Afrique de l’Ouest.

Pour garantir que l’Internet continue de servir l’objectif utile de protéger et promouvoir les droits de l’homme, la MFWA formule les recommendations suivantes:

Aux gouvernements

  • Gardez l’Internet en tout temps.
  • Prenez des mesures pour rendre l’Internet ouvert, accessible et sécurisé.
  • Utiliser une approche multipartite pour élaborer et mettre en œuvre des législations et politiques d’Internet appropriées et respectueuses des droits.
  • Toute législation ou politique visant à restreindre la liberté d’expression en ligne ou à lutter contre la criminalité doit respecter les principes des droits de l’homme, de légalité, de nécessité et de proportionnalité.
  • Évitez ou supprimez des politiques fiscales multiples en matière de services de communication, car ces politiques fiscales augmentent le coût de la connexion à Internet et contribuent à creuser davantage le fossé numérique.
  • Collaborer avec le secteur privé pour améliorer l’infrastructure Internet afin d’améliorer les vitesses Internet et garantir un accès accru aux zones mal desservies.
  • Améliorez les réseaux communautaires pour connecter les personnes non connectées.

Aux Entreprises de télécommunications et fournisseurs de services Internet

  • Réduisez les coûts des données pour rendre l’Internet accessible à tous.
  • Supprimez les plafonds de données.
  • Détaxez les sites Web essentiels.

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