La MFWA se joint à la NUJ et à l’IPC pour demander que cesse le harcèlement d’un éditeur et d’un journaliste

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) se félicite de la libération sous caution de Haruna Mohammed, l’éditeur de WikkiTimes et d’Idris Kamal, un journaliste travaillant pour le site d’information en ligne, et demande que les charges retenues contre eux soient abandonnées.

Le 29 juin 2022, les deux journalistes ont retrouvé un grain de liberté lorsqu’un tribunal de première instance de Bauchi, présidé par Ahmed Baba Sekoni Abdulfatai, leur a accordé une libération sous caution. La veille, ce même tribunal avait autorisé le maintien en détention des deux journalistes.

Les journalistes ont été arrêtés le 27 juin, après avoir répondu à une invitation du département des enquêtes criminelles et du renseignement de l’État de Bauchi (SCIID). La police a détenu le rédacteur en chef et son reporter pendant environ 10 heures après avoir recueilli leurs déclarations. Comme si leur calvaire de dix heures ne suffisait pas, les journalistes ont été convoqués de nouveau au poste de police le lendemain, et ont été traduits en justice pour conspiration criminelle, diffamation et cyber harcèlement. Le tribunal a autorisé le maintien en détention des journalistes avant de leur accorder une libération sous caution le lendemain.

Le calvaire des journalistes de WikkiTimes fait suite à une plainte déposée par Yakubu Shehu Abdullahi, membre de la Chambre des représentants pour la circonscription fédérale de Bauchi, concernant un récent article du journal.  Dans ledit article, publié le 18 mai 2022, le journal a révélé que feu Husseini Musa Gwaba, président du All Progressive People’s Congress (APC) dans le gouvernement local de Bauchi, avait été assassiné. Il explique qu’avant sa mort soudaine, M. Gwaba a reçu une série de menaces. L’article suggère également que le plaignant, Yakubu Shehu Abdullai, considérait le défunt comme un rival et une menace pour ses ambitions futures.

La détention et le harcèlement des journalistes ont été condamnés par plusieurs organisations de défense des droits des médias au Nigeria. L’International Press Centre (IPC), organisation partenaire de la MFWA au Nigeria, a déclaré, dans un communiqué signé par son responsable de la communication, Toyin Ayoade, qu’ « il incombe désormais aux autorités de police de l’État d’assurer la sécurité de Mohammed et Kamal. »

L’IPC, reprenant les mots de son directeur exécutif, Lanre Arogundade, a déclaré que « les journalistes ne doivent plus être traité comme une espèce en voie de disparition au Nigéria, affirmant qu’en toutes circonstances, les organismes chargés de faire respecter la loi doivent toujours s’efforcer de suivre la voie de l’État de droit dans leur traitement des plaintes ou des pétitions contre les journalistes et autres professionnels des médias, tout comme elles devraient normalement le faire pour tous les citoyens ».

De même, le conseil de la Nigeria Union of Journalists (NUJ) dans l’État de Bauchi a fermement condamné le traitement que la police a réservé aux journalistes. Une déclaration signée conjointement par le président de la NUJ de l’État, Umar Sa’idu, et le secrétaire, Isah Garba, a témoigné de l’engagement envers le respect des normes professionnelles et a rejeté tous les actes de répression.

« Toutefois, l’Union ne tolérera pas une situation où des politiciens qui ont des choses à cacher utilisent des agents des forces de l’ordre pour perpétrer des actes d’impunité contre des journalistes. C’est dans cette optique que nous condamnons fermement l’arrestation et la détention des deux journalistes mis en cause en raison de leur travail professionnel », peut-on lire dans la déclaration.

La MFWA se joint à la NUJ et à son organisation partenaire au Nigeria, l’IPC pour condamner le harcèlement des deux journalistes et demander que toutes les charges retenues contre eux soient abandonnées.

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