16 Organisations de Défense de la Liberté de la Presse Appellent les Dirigeants Mondiaux à Assurer la Justice à Jamal Khashoggi

La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA), une organisation régionale de défense de la liberté d’expression et quinze autres organisations partenaires en Afrique de l’Ouest, voudrions exhorter les dirigeants du monde à exiger et à assurer la justice au journaliste saoudien disparu, Jamal Khashoggi.

Khashoggi est un initié de la famille royale saoudienne qui vit en exil volontaire aux États-Unis depuis qu’il s’est brouillé avec la monarchie en 2017. Vivant en exile, il écrivait des articles très critiques à l’égard du gouvernement saoudien qui étaient publiés dans le Washington Post.

Le 2 octobre 2018, il s’est rendu au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul, en Turquie, pour accomplir les formalités  de divorce avec son épouse saoudienne afin d’épouser sa fiancée turque, mais  n’a été depuis lors ni vu ni entendu.

Le consulat saoudien, et à cet égard, le gouvernement saoudien, ont la responsabilité de fournir la preuve que Khashoggi a quitté le consulat vivant et sauf, une responsabilité qu’ils n’ont pas encore assumée.

Les 16 organisations signataires estiment que cette affaire met à rude épreuve l’engagement des dirigeants du monde à protéger la liberté de la presse, la liberté d’expression et d’opinion. Nous considérons l’affaire Khashoggi comme une occasion pour les dirigeants progressistes du monde de faire pression sur les gouvernements répressifs pour qu’ils prennent des mesures décisives pour mettre fin aux crimes contre les journalistes et à l’impunité pour de tels crimes.

La disparition tragique et flagrante de Khashoggi représente un acte de défi avéré à l’opinion internationale et de mépris effronté pour la liberté de la presse, pour le droit à l’opinion divergente et le droit à la sécurité personnelle.

Nous craignons que si le monde échoue à poursuivre cette affaire jusqu’à sa conclusion logique, cela  aura d’avantage d’effet dissuasif  sur les journalistes critiques et les voix dissidentes en Arabie saoudite et dans d’autres pays.

Un tel échec incitera également davantage à la répression et encouragera les gouvernements à  user de la disparition forcée pour faire taire les journalistes et les critiques à l’intérieur et à l’extérieur de leurs frontières.

Nous exhortons donc les dirigeants du monde, y compris le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la liberté d’expression et d’opinion, le gouvernement des États-Unis, les leaders de l’Union Européenne, de  l’Union Africaine et toutes les forces progressistes à relever ce défi dans une égale mesure  en veillant à ce que toute la lumière soit faite sur la  disparition du dissident journaliste saoudien et que justice soit rendue.

  1. Media Foundation for West Africa (MFWA), Ghana
  2. International Press Centre (IPC), Nigéria
  3. Observatoire Indépendant Nigérien des medias pour l’éthique et la déontologie (ONIMED), Niger
  4. Observatoire pour la Déontologie et l’Éthique dans les Medias (ODEM), Bénin
  5. Observatoire de Liberté de la Presse, de l’Éthique et la Déontologie (OLPED), Côte d’Ivoire
  6. Association Guinéenne des Éditeurs de la Presse Indépendante (AGEPI), Guinée
  7. Union des Journalistes Indépendantsdu Togo (UJIT), Togo
  8. Maison de la Presse (MP), Mali
  9. Regroupement de la Presse Mauritanienne (RPM), Mauritanie
  10. Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS), Sénégal
  11. Gambia Press Union (GPU), La Gambie
  12. Centre National de Presse-Norbert Zongo (CNP-NZ), Burkina Faso
  13. Media Reform Coordinating Group (MRCG-SL)- Sierra Leone
  14.  Sindicato De Jornalistas e Tecnicos De Comunicaçao Social Guinea Bissau (SINJOTECS), Guinée-Bissau
  15.  Centre for Media Studies and Peace Building (CEMESP), Libéria
  16. Associaçao dos Jornalistas de Cabo Verde (AJOC)-Cap Vert

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