Mme Roughui Barry, une militante de l’Union des Forces Républicaines (UFR), parti d’opposition de l’ancien Premier Ministre Sidya Touré, a été arrêtée le 29 mars à son domicile, dans la banlieue de Conakry, la capitale.
Selon des sources de Media Foundation for West Africa (MFWA) en Guinée, des agents de la Direction Centrale de la Police judiciaire ont arrêté Mme Barry et l’on conduite au tribunal de Première Instance du Kaloum pour des interrogatoires. L’on ignore le lieu de sa détention. Son arrestation et sa détention au secret n’ont pas été motivées jusqu’ici.
Cependant, beaucoup d’observateurs pensent qu’elle serait victime de représailles politiques. Mme Barry a été maire d’une des plus importantes communes de Conakry de 1993 à 2000, lorsqu’elle s’est démarquée du gouvernement du général Lansana Conté et a perdu son poste. Elle a, par la suite, rejoint les rangs de l’opposition, décision qui aurait irrité le pouvoir en place.
En décembre 2003, Mme Roughui Barry a participé à l’émission « Le débat africain » de Radio France Internationale (RFI), émission au cours de laquelle elle aurait été très sévère à l’endroit de l’administration Conté. Le pouvoir n’avait pas apprécié ses propos.
La MFWA est très préoccupée par l’attitude cavalière du gouvernement du Président Conté qui multiplie les actes flagrants d’intolérance et de violence contre des personnes ayant ou exprimant des opinions dissidentes en Guinée. Depuis les élections controversées du 21 décembre 2003, qui ont reconduit le général Conté aux affaires pour un troisième quinquennat, plusieurs hommes politiques de l’opposition et des journalistes ont été victimes d’arrestations et de détentions arbitraires.
Nous en appelons au gouvernement de la République de Guinée pour libérer immédiatement et sans condition Mme Roughui Barry et permettre l’expression libre et démocratique d’opinions divergentes dans le pays.
