Victoire Majeure sur l’Impunité : Un journaliste Gagne un Procès en Diffamation contre un Puissant Député

Une Haute Cour de la capitale du Ghana, Accra, a jugé un puissant député du parti au pouvoir, Kennedy Agyapong, coupable de diffamation envers le célèbre journaliste, rédacteur et éditeur ghanéen, Abdul Malik Kweku Baako.

La Cour, présidée par la juge Afia Serwah Asare-Botwe, a condamné le député à payer des dommages et intérêts de 100 000 GH¢ (environ 18 000 dollars US) au journaliste, en plus de 30 000 GH¢ (environ 5 000 dollars US) pour frais de tribunal.  En outre, la Cour a ordonné au député de se rétracter des déclarations diffamatoires qu’il a faites contre le journaliste sur diverses plateformes et réseaux de médias, notamment Net 2 TV et Oman FM (qui appartiennent au député), ainsi que sur Adom TV et Asempa FM, qui sont deux des organisations de médias les plus influentes au Ghana et sur lesquelles le député avait fait des commentaires diffamatoires.  En outre, le député a reçu l’ordre de présenter des excuses sans réserve à Abdul Malik Kweku Baako.

« Il est ordonné à l’accusé, dans les trente (30) jours suivant ce jugement, de publier à trois reprises consécutives, sur les mêmes plateformes que celles où il a publié les propos diffamatoires, une rétractation sans réserve et des excuses, avec la même importance que celle accordée à la publication des propos diffamatoires à l’encontre du plaignant », a ordonné la juge Afia Serwah Asare-Botwe.

« Dire du mal de quelqu’un, à moins qu’il n’y ait des preuves sans équivoque de son mérite, est un préjudice pour lequel il n’y a pas de réparation adéquate », a déclaré la juge Afia Serwah Asare-Botwe lors de son jugement du 26 juin 2020. « Une ordonnance d’injonction perpétuelle est par la présente accordée, interdisant à l’accusé, à ses agents, cessionnaires et préposés de publier des propos diffamatoires à l’encontre du plaignant », a ajouté la juge.

Le journaliste avait intenté un procès en diffamation contre le député en octobre 2018. Baako, qui est rédacteur en chef du journal New Crusading Guide, a déclaré que l’accusé l’avait diffamé « le 18 juillet 2018 et à plusieurs reprises par la suite » en le qualifiant de « malhonnête », « mauvais » et « corrompu » parmi d’autres commentaires désobligeants sur plusieurs stations de radio, y compris sa propre télévision Net 2 (Agyapong) et Oman FM.

Baako est le mentor du journaliste d’investigation Anas Aremeyaw Anas et l’un des fervents défenseurs du journaliste d’investigation dans le sillage du documentaire – vidéo sur la corruption Numéro 12 sur le football qui a suscité beaucoup de controverses. D’autre part, le législateur, a utilisé ses propres plateformes médiatiques et ses rencontres avec les médias en tant que député pour mener une campagne de diffamation et de haine contre le journaliste d’investigation, ses supporters et son cabinet d’investigation, le Tiger Eye PI.

Dans le cadre de cette campagne de haine, Kennedy Agyapong a largement diffusé des photos supposées d’Anas et d’Ahmed Suale, membre de l’équipe du Tiger Eye PI d’Anas, en révélant notamment le lieu où Suale vivait et en invitant ses partisans à l’attaquer partout où ils le rencontraient. Suale a ensuite été tué par des assaillants inconnus le 16 janvier 2019. Personne n’a été puni pour ce meurtre, et les enquêtes de la police ghanéenne semblent être au point mort.

Pendant ce temps, Kennedy Agyapong fait face à un procès similaire de la part d’Anas Aremeyaw Anas pour des déclarations diffamatoires qu’il aurait faites sur le journaliste lors d’une émission en direct sur une station de radio le 29 mai 2018.

La MFWA salue la décision du tribunal comme une victoire dans la lutte contre l’impunité des crimes contre les journalistes et un signal sans complaisance au député et à ses semblables qui abusent des journalistes sans raison. C’est une victoire pour l’État de droit et contre l’impunité. Nous félicitons Kweku Baako d’avoir mené l’affaire à son terme et espérons que son exemple inspirera d’autres journalistes à prendre des mesures pour lutter pour leurs droits à tout moment.

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