Un Journaliste Condamné à 18 Mois de Prison pour Avoir  » Mal Cité  » le Procureur sur les Réseaux Sociaux

Un tribunal du Bénin a condamné un journaliste d’investigation à 18 mois de prison et à une amende de 200 000 francs CFA (environ 400 dollars US) pour des publications sur les réseaux sociaux.

Ignace Sossou a été arrêté à son domicile et détenu le 20 décembre 2019 par des agents du bureau central de répression de la cybercriminalité et condamné le 24 décembre 2019.

La veille de son arrestation, le journaliste avait publié sur ses pages Facebook et Twitter des propos tenus par le procureur de la République, Mario Metonou, sur de  » fausses informations « .

 » La coupure de l’Internet le jour du scrutin (législatif) du 28 avril est un aveu de faiblesse de la part de ceux qui sont au pouvoir « , peut-on lire dans le post des médias sociaux qui serait les paroles du procureur.

 » Le système judiciaire béninois dans son état actuel n’offre pas de sécurité judiciaire aux justiciables « , a indiqué un autre post attribué au procureur.

Ignace Sossou, qui travaille avec le média en ligne, Benin Web TV, a été condamné pour « harcèlement par les moyens de communication électroniques » après que le Procureur se soit plaint que les propos avaient été sortis de leur contexte.

L’avocate du journaliste, Prisca Oboubi, a protesté que même si Sossou était coupable, la loi prévoyait une peine maximale de 12 mois. Il est donc ahurissant que le juge ait condamné le journaliste à 18 mois.

Le réseau des journalistes d’investigation, Réseau 3i, a publié un communiqué demandant la libération immédiate d’Ignace Sossou

C’est la deuxième fois cette année que Sossou est condamné en vertu du code numérique du Bénin. Le 12 août 2019, il a été condamné à un mois de prison avec sursis et à une amende de 550 000 francs CFA (environ 850 dollars américains). Le journaliste avait publié deux articles d’investigation dans lesquels il faisait des allégations de fraude fiscale contre une société, appartenant à un magnat français des affaires, Jean Luc Tchifteyan.

Le MFWA est préoccupé par la condamnation d’Ignace Sossou pour avoir simplement relayé les propos du Procureur de la République.  En supposant qu’il ait mal cité le procureur, le journaliste mérite quand même le bénéfice d’être averti et prié de rectifier l’information et de s’excuser.  Le recours à des peines criminelles pour publication de de fausses informations dans un pays qui a dépénalisé la diffamation est inquiétant.

 

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