Deux journalistes condamnés à 3 ans de prison ferme au Togo

La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) dénonce la condamnation des journalistes Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou, et exhorte les autorités togolaises à manifester plus de tolérance pour le journalisme critique.

Le 15 mars 2023, le tribunal de grande instance de Lomé a condamné les deux journalistes, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef du bihebdomadaire L’Alternative, à trois ans de prison ferme et à une amende 3 millions.

Le calvaire de ces journalistes remonte à 2021. Le 9 décembre, des agents de la police nationale ont arrêté M. Ayité, directeur du journal privé L’Alternative, après qu’il a répondu à une convocation de la Brigade de recherche et d’investigation (BIR). Il a été interrogé et placé en détention.  Le 10 décembre 2021, ce fut au tour d’Egah, directeur du journal privé Fraternité, et de Kouwonou, rédacteur en chef de L’Alternative, d’être inculpés et accusés de diffamation et d’outrage à l’autorité. Egah, à l’instar de M. Ayité, a été placé en détention, tandis que Kouwonou, accusé de complicité, a été libéré sous contrôle judiciaire.

A l’origine de cette affaire sont le ministre du commerce, Kodzo Adedze et son collègue de la justice, Pius Agbetomé. Les deux avaient porté plainte pour diffamation, suite à la diffusion de l’émission « L’Autre journal »sur YouTube. L’émission, animée par Isidore Kouwonou, comptait avec la participation de Ferdinand Ayité et Joel Egah.

Quelques jours après son retour de prison (détention préventive) dans le cadre de cette affaire, Joel Egah décède le 6 mars 2022. Par conséquent, seuls Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou ont été convoqués pour le procès du 15 mars 2023 (un an après). Ils ne s’y sont pas présentés.

De bonnes sources, les deux journalistes craignant être en danger, se cachent ou ont quitté le territoire.

Le 4 mars dernier, Ferdinand Ayité a été appréhendé à la frontière entre le Togo et le Bénin. Il a subi un interrogatoire par les services de l’immigration et conduit au Service centrale des recherches et investigations criminelles (SCRIC) de la gendarmerie togolaise puis relâché.

Les organisations de journalistes crient à une intimidation de la presse. Les responsables du journal l’Alternativeinforme le public que la rédaction est fermée et qu’ils cherchent d’autres moyens de paraître.

La MFWA exprime toute sa solidarité aux journalistes persécutés et appelle les autorités togolaises à mettre fin à la chasse aux sorcières.

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