Mauritanie-Liberté de Manifestation Assiégée

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest(MFWA) a constaté avec beaucoup d’inquiétude les récentes répressions des dissidents par les autorités Mauritaniennes, en particulier contre ceux qui s’opposent aux réformes constitutionnelles qui font l’objet d’un referendum prévu pour le 5 Août 2017.

Durant le mois passé, les forces de sécurité du pays n’ont pas ménagé du tout les citoyens qui manifestaient pacifiquement contre le référendum ou essayaient de s’exprimer sur les problèmes nationaux ou autres.

Contexte des Récentes Tensions

Le 20 Avril 2017, le gouvernement mauritanien a annoncé un référendum constitutionnel pour le 15 Juillet passé, avant de le reporter au 5 Août. L’annonce fait suite au rejet par le Sénat des amendements proposés dans la constitution en vigueur depuis 26 ans. Entre autres sujets de révision; la modification du drapeau et l’hymne national aussi bien que la suppression de certaines institutions clés y compris le Sénat.

A l’approche de la date du referendum, l’opposition a redoublé d’ardeur dans sa campagne de ‘’Non’’ tandis que les autorités ont intensifié la répression avec des conséquences alarmante pour la liberté d’expression et de manifestations dans le pays durant le mois de Juillet.

La Répression de la Liberté d’Expression et de Manifestation

Dans un communiqué de presse publié le 17 Juillet 2017, l’Observatoire Mauritanien de la Liberté d’Expression (OMLE) a dit qu’il a enregistré trois incidents majeurs de violations de la liberté d’expression et de manifestations en l’espace de deux semaines durant un moins.

Le 02 juillet 2017 : les autorités locales n’ont pas autorisé la tenue d’une conférence organisée par « Initiative Populaire De Solidarité Avec l’Etat Du Qatar » un groupe qui soutient l’Etat dans le conflit récent qui l’oppose à ses voisins dirigés par l’Arabie Saoudite.

« Ceci est une transgression flagrante des principes du droit fondamental qui garantit aux citoyens le droit d’exprimer leurs avis et opinions », a dit OMLE.

Le 8 Juillet 2017, un leader de l’organisation anti-esclavagiste; Initiative de la Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA), Ali Sow, a été arrêté par les forces de sécurité au lendemain de sa participation à une protestation anti-référendaire organisée par le Front de l’Opposition contre le référendum prochain. Sow a été arrêté et amené à un endroit inconnu.

La Coordination pour l’Opposition Démocratique; une coalition de partis d’opposition aux réformes ont organisé des manifestations simultanées le 26 Juillet 2017 dans trois districts de la capitale Nouakchott- Arafat, Sebkha et Dar-Naim avec un bilan sanglant. La police est intervenue avec des matraques et des gaz lacrymogènes, blessant et arrêtant plusieurs personnes. Le Sénateur et activiste militant anti-reforme Ould Ghadda, par exemple, a été amené inconscient à l’hôpital.

 

Dénonçant la répression, le Président du parti politique; Mouvement pour le Changement Démocratique (MCD) ; Moussa Fall, qui a pris part à la manifestation a dit : « Même les régimes militaires ne font plus recours à ces pratiques. C’est un bâillonnement des libertés. On tend très clairement vers le joug d’un régime autocratique et dictatorial » a déclaré M. Fall.

Le site d’information en ligne; mauriweb.com a aussi reporte un quatrième incident qui s’est produit le 31 Juillet dans la capitale économique Nouadhibou où la police a battu, dispersé et arrêté des protestataires lorsque le Président Abdel Aziz arrivait sur les lieux pour faire campagne contre les amendements proposés.

Appels

Un porte-parole du bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) ; Ravina Shamdasani, a dans un communiqué publié le 3 Août, a exprimé ses préoccupations à propos de la répression.

« Les autorités n’auraient pas répondu à la majorité des demandes d’autorisation pour les manifestations et auraient procédé activement à la dispersion des rassemblements. Dans plusieurs cas, des dirigeants d’opposition auraient été brutalisés et un certain nombre d’entre eux ont été arrêté », a dit Shamadasani

Le HCDH exhorte le Gouvernement à garantir à ce que les droits aux rassemblements pacifiques, à la liberté d’opinion et d’expression soient pleinement respectées et d’ajouter que « ces droits sont particulièrement précieux dans un contexte pré-électoral ».

La MFWA joint sa voix aux appels à la retenue aux deux parties, en particulier, au gouvernement. Nous lançons un appel aux autorités en Mauritanie à investiguer sur les violences commises par les forces de sécurité sur les manifestants pacifiques en vue de corriger les erreurs et offrir des réparations aux victimes des violations.

 

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