La Lutte contre l’Impunité: MFWA, 35 Autres OSC Ouest Africains Pétitionnent la CEDEAO

A l’occasion de la Journée Internationale de la Fin de l’Impunité pour les Crimes Commis contre les Journalistes, la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest et 35 autres organisations de la société civile en Afrique de l’Ouest ont soumis une pétition à la Présidente de la CEDEAO, Ellen Johnson Sirleaf du Liberia à l’intention de la CEDEAO. Il s’agit dans la pétition du refus répété de la Gambie de respecter les jugements rendu par la Cour de la CEDEAO sur les violations des droits de trois journalistes.

Les pétitionnaires dont les partenaires nationaux de la MFWA dans les pays membres de la CEDEAO, ont cité trois procès – Chief Ebrimah Manneh c. la Gambie (2008); Musa Saidykhan c. la Gambie (2010); ainsi que Deyda Hydara Jr. et Autres c. la Gambie (2014) dans lesquels la cour a trouvé coupable l’Etat gambien et l’a ordonné à payer des compensations aux victimes et à leurs familles.

« Nous déplorons le fait qu’à de nombreuses reprises, le gouvernement gambien ne s’est pas conformé aux jugements contraignants de la Cour, en contravention de l’Article15 du Traité Révisé, ainsi que de son obligation spécifique à respecter les droits et la sureté des journalistes, comme prévu à l’Article 66 du même Traité, a dit Sulemana Braimah, le Directeur Exécutif de la MFWA.

Les pétitionnaires ont salué la manière résolue et proactive dont la Cour a rendu des jugements en faveur des victimes et pour protéger les droits humains. Cependant, ils ont averti que le manque évident de volonté politique de la part de la CEDEAO de faire exécuter les jugements pourrait remettre en question l’autorité de la Cour et la crédibilité de la CEDEAO même en tant qu’institution capable de défendre les droits des citoyens de la Communauté.

Les pétitionnaires ont déplorés ce qu’ils décrivent comme ‘’ de violations massives et systématiques des droits humains, y compris des tueries, des disparitions forcées, des tortures, des arrestations arbitraires et détentions’’ en Gambie et l’impunité absolue avec laquelle elles ont été perpétrées.

Ils ont par conséquent exhorté la CEDEAO à invoquer les sanctions prévues à l’article 77 du Traité Révisé de la CEDEAO pour suspendre la Gambie de l’organisation, à juste titre comme cela a été le cas pour les Etats membres tels que la Sierra Leone en 1997, la Guinée en 2009, le Togo en 2009, la Côte d’Ivoire en 2010, la Guinée-Bissau en 2012, et le Mali en 2012 lorsque ces pays ont violé leurs obligations de Traité en tant que des Etats Membres.

‘’Comme vous le savez, le progrès et le développement ne peuvent se réaliser en l’absence de responsabilité face aux abus des droits de l’homme. De plus, la justice est un élément fondamental dans la promotion de la paix, la stabilité et la sécurité. La croissance socio-politique et économique en Afrique de l’Ouest nécessitent donc un mécanisme judiciaire régional solide pour punir les auteurs des violations des droits de l’homme et pourvoir des dédommagements et des réparations aux victimes’’, a indiqué la pétition.

Le mois de Novembre est célébré dans le monde entier comme la Journée Internationale de la Fin de l’Impunité pour les Crimes Commis contre les Journalistes a fin de mettre en lumière l’impact dévastateur sur la société en général de l’absence de responsabilité de pour ces crimes commis contre les journalistes.

Une copie de la Pétition à la CEDEAO est disponible ici.

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