La Lutte Contre L’Impunité: La Cour Ordonne À L’Inspecteur Général De La Police, Le Maire D’Accra De Présenter Des Excuses Publiques Aux Journalistes Agressés

Une haute Cour de la capitale ghanéenne,  Accra a ordonné à l’Inspecteur Général de la Police(IGP) et aux autorités de l’Assemblée Métropolitaine d’Accra (AMA) de présenter chacun, dans un délai de sept jours, des excuses publiques à deux journalistes travaillant avec le groupe de média, Multimedia Group Limited. Les excuses doivent par ailleurs être publiées avec une «visibilité particulière» dans le journal principal, Daily Graphic.

Le Multimedia Group Limited(MGL) est l’un des plus grands conglomérats des médias, gérant six stations de radio, un réseau multi-chaines gratuites de télévision et un des sites web d’information le plus consulté, myjoyonline.com.

En 2015, une plainte conjointe a été déposée auprès de la Haute Cour contre le maire d’alors de l’AMA, Alfred Oko Vanderpuije (qui est maintenant un député à l’Assemblée Nationale) et l’Inspecteur Général de la Police pour tentative d’arrestation des journalistes et pour arrestation et détention de leur chauffeur. Les journalistes et leur chauffeur ont été agressés alors qu’ils réalisaient un documentaire vidéo des effets d’une opération de déguerpissement des logements résidentiels exécutée par l’AMA à Mensah Guinea, une banlieue d’Accra.

Un reportage publié sur myjoyonline.com du MGL, disait que la Cour a trouvé que l’AMA sous l’égide de l’ancien maire et la police du Ghana «ont interféré de façon illégale et ont violé les droits» des journalistes, Solomon Joojo Cobbinah et Festus Jackson Davies, et le chauffeur de la société Multimédia, Felix Akunor lorsque les trois remplissaient « leurs devoirs garantis par la constitution en tant que journalistes».

L’article publié sur myjoyonline.com sur le jugement disait : «M. Vanderpuije a appelé la police pour arrêter les reporters qui étaient en train de filmer les scènes de vie nocturne des sans-domiciles affectés par l’opération de déguerpissement, tout en les accusant d’inventer des histoires dans le but  d’embarrasser le gouvernement et lui créer du mécontentement.» Mais la cour a statué qu’ «il n’y avait pas de justifications objectives ou raisonnables pour suspecter que les journalistes étaient en train de commettre une offense ou tentaient de le faire.»

La cour a déclaré que l’action de l’ancien maire et ses collaborateurs «était une interférence non-autorisée et illégale par rapport aux droits à la liberté individuelle des journalistes, à la liberté d’expression, le droit à l’information et à l’indépendance des médias» a dit l’article de myjoyonline.com sur le jugement. L’avocat des journalistes, M. Samson Lardy Anyenini, a dit sur myjoyonline.com que le jugement était encore une victoire contre les abus sur les journalistes.

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) salue le jugement rendu et félicite Multimedia Group pour avoir défendu ses journalistes et combattu l’impunité. «Ceci est une grande victoire pour la liberté de la presse et la lutte contre l’impunité pour les abus contre les journalistes, et nous exhortons les organisations des médias d’imiter l’exemple du Multimedia Group à défendre et à protéger leurs journalistes» a dit Dora Mawutor, Directrice de Programme Liberté d’Expression à MFWA.

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