La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) a suivi de près les développements au sein de l’environnement des médias au Ghana au cours de ces dernières semaines, en particulier la fermeture de deux stations de radio ; Radio Gold et Radio XYZ proches de l’opposition politique.
Quoique la MFWA soutiendra toutes actions d’application entière de la loi sur la régulation des médias dans l’attribution et l’utilisation des fréquences dans le pays, l’acte posé par National Communication Authority (NCA), l’autorité de communication, par rapport aux deux stations de radio peut être qualifié d’opaque, d’arbitraire et de capricieux.
Les vérifications sur le site de la NCA aujourd’hui (13 Mai 2019) par exemple, indique que les deux radios, XYZ et Radio Gold, faisaient partie de la liste des stations FM autorisées à émettre dans le pays jusqu’au dernier trimestre 2018. Si l’on doit s’en tenir à ces données produites par la NCA elle-même, l’on se demanderait à quel moment ces stations sont devenues non-autorisées à émettre.
Deuxièmement, les vérifications de la même base de données de NCA indiquent que beaucoup de stations radio n’ont pas renouvelé leurs licences depuis leurs acquisitions. Ceci laisse poser la question de savoir: si les stations de radio qui n’ont pas renouvelé leurs licences devraient être fermées, pourquoi pénaliser certaines stations et en épargner d’autres ?
La présence des policiers armés pour conduire l’exercice était typique de comment les autorités des régimes répressives rechercheraient à museler les médias pro-oppositions. La manière avec laquelle les stations de radio ont été fermées pourrait être justifiée si les stations avaient été avisées de cesser d’émettre et auraient été récalcitrantes à se conformer aux ordres.
C’est important de noter que dans tous les cas où les Etats ont recourt aux sanctions d’une des sections des médias, l’arme la plus redoutable a été toujours l’usage des lois. Ce qui est important par conséquent est la transparence et l’impartialité dans l’application de la loi et la NCA dans ce cas particulier n’a pas été transparente dans ses actions consécutives à son audit.
Par conséquent et par besoin de transparence, nous exhortons la NCA à publier les informations détaillées sur toutes les stations défaillantes sur la base de l’audit du spectre des FM qui a été conduite en 2017, et le statut actuel de ces stations de radios.
Une fois encore, quoique la MFWA soutienne tout effort par les régulateurs à ce que les opérateurs se conforment aux exigences de licence, nous exhortons de tels organes de régulations à ne pas abuser de leur pouvoir en s’engageant dans des actes qui pourraient laisser soupçonner l’application des lois de façon discriminatoire et sélective.
