MFWA et IM2DH Demandent à la HAAC d’Annuler sa Décision de Fermeture des Chaines LCF-City FM

La Media Foundation for West Africa, (MFWA) et l’Institut des Médias pour la Démocratie et les Droits de l’Homme (IM2DH) du Togo sont préoccupés par la suspension des programmes de la Télévision LCF et City FM, appartenant au Groupe Sud Média, par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), l’instance régulatrice au Togo.

Ce retrait est la résultante d’une série d’avertissement que la HAAC a adressé à plusieurs organes de presse, les informant qu’ils n’étaient pas conformes aux exigences règlementaires.

Lors d’une conférence de presse tenue le 2 février 2017, les responsables de la HAAC ont laissé entendre que onze (11) organes de presse – Radio Bethel de Gléi, Radio Bonne Nouvelle de Lomé, Radio City Fm de Lomé, Radio Dawul de Bassar, Radio Maria station de Kara et Kpalimé, la Voix de l’Oti de Mango, la Voix de Vo à Amégnran, Radio Océan Fm à Aného, Radio Sky Fm à Badou et la télévision LCF – ne sont pas en règle.

En ce qui concerne les médias du groupe Sud Média (LCF et City Fm), les responsables de la HAAC affirment ne détenir aucun dossier constitué de ce groupe de presse. Ils invitent en revanche les premiers responsables du groupe Sud Média à effectuer un nouveau dépôt de dossier pour demander des fréquences, sous peine de retirer au groupe la fréquence qu’il utilise à ce jour.

Cependant, le 6 février 2017, la HAAC a informé la direction de LCF et City FM que leurs chaines sont suspendues, affirmant ne détenir aucun dossier constitué de ces deux organes de presse.

Curieusement, cette affirmation ne fait pas l’unanimité au sein même de l’instance régulatrice. M. Komi Aziadouvo, un membre de la HAAC et Président du Comité presse écrite, avait adressé une lettre en date du 4 février 2017, au Président de la Cour Suprême, en demandant à la Cour d’intervenir sur l’affaire. La lettre soutient que les responsables de LCF et City FM ont déposé des dossiers en 2012 et 2015 qui ont été étudiés par la HAAC.

M. Aziadouvo poursuit: «N’est-on pas en face d’une confusion quand le Président de la HAAC affirme que LCF et City FM n’ont pas d’« existence légale» pendant que dans les deux communiqués signés par lui-même, il évoque les «autorisations d’installation et d’exploitation et les fréquences qui leur avaient été accordées» ?

Au regard des informations ci-dessus, Media Foundation for West Africa (MFWA) et l’Institut des Médias pour la Démocratie et les Droits de l’Homme (IM2DH pensent que cette mesure qui n’est rien d’autre qu’un musèlement de la presse, est un coup dur à la liberté d’expression au Togo.

MFWA et IM2DH trouvent étrange qu’un organe de presse puisse émettre depuis près de 10 ans et qu’il soit approuvé par la HAAC pour bénéficier de l’aide de l’Etat à la presse sans avoir préalablement obtenu une autorisation d’exploitation auprès des autorités compétentes.

Les deux organisations sont convaincus que la suspension des organes de presse est une mesure extrême qui paralyse l’organe concerné et refuse aux citoyens des informations précieuses, tout en poussant les autres organes de presse à s’imposer l’autocensure.

Nous demandons donc à la HAAC d’annuler sa décision de suspension contre LCF et City Fm, et de faire en sorte que cette impasse soit réglée d’une manière définitive.

 

Fait à Accra, le 10 février 2017

                                                             Pour :

MFWA                                                                             IM2DH

Directeur Exécutif                                                       Président

Sulemana Braimah                                                      Bonaventure N’Coué Mawuvi

 

MFWA est une organisation régionale, indépendante à but non lucratif qui œuvre à faire avancer la liberté d’expression, le développement des médias et la démocratie en Afrique de l’Ouest.

 IM2DH est une organisation des médias qui promeut la liberté d’expression dont la principale mission est d’encourager l’enracinement de la démocratie participative à la base et de promouvoir les droits de l’homme par le biais des médias.

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