Côte d’Ivoire: Organe régulateur suspend journaux, et journaliste

L’organe de régulation ivoirienne, le Conseil national de la presse (CNP) a suspendu les journaux, L’Intelligent d’Abidjan et L’Aujourd’hui ainsi qu’un journaliste, suite à des publications que le corps régulateur qualifie de non professionnel.

Dans un communiqué rendu public le 09 novembre, 2015, le CNP a annoncé la suspension des quotidiens pour trois parutions, et le journaliste Alafe Wakili alias Charles Kouassi de L’Intelligent d’Abidjan, a été suspendu pour 30 jours avec retrait de sa carte de journaliste professionnel.

Avec ces dernières sanctions, le nombre de journaux et journalistes suspendus revient à six et deux respectivement en l’espace de trois semaines. Les journaux Le Nouveau Courrier, Le Temps, Le Patriote et L’Inter et journaliste Cyrille Djedjed de L’Inter sont tombés sous la coupe  du CNP.

La correspondent de la MFWA en Côte d’Ivoire a rapporté que Alafé Wakili, alias Charles Kouassi, a publié un article accusant un gendre de l’ancien président Laurent Gbagbo, de préparer un coup d’Etat pour déstabiliser la Côte d’Ivoire, sur la base de prétendues révélations prophétiques d’un pasteur non identifié.

« En offrant son support à la diffusion de cette vision prophétique, le journaliste a manqué à son devoir et mis gravement en cause Stéphane Kipré,» ajoute le CNP.

S’agissant de Aujourd’hui, on reproche au journal d’avoir publié, en dépit des nombreuses interpellations du Conseil, des déclarations et communiqués signés de personnes se réclamant indûment du Front Populaire Ivoirien (FPI) », le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo. Selon le corps régulateur,  les dites publications enfreignent le communiqué N°008 du 16 juillet 2015 du CNP qui interdisait l’usurpation d’identité.

 Les entreprises de presse et le journaliste concerné disposent chacun d’un délai de 30 jours pour saisir la Chambre administrative de la Cour Suprême », conclu le communiqué du CNP,

La MFWA réitère sa profonde inquiétude face à la vague de suspensions des journaux en Côte d’Ivoire et invite la CNP à revoir sa réaction contre les infractions du code professionnel. Nous craignons que les suspensions ne provoquent l’autocensure. Nous invitons par ailleurs aux medias d’agir davantage en professionnel dans leurs rapportages.

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